Un mécanisme impliqué dans la formation de métastases découvert

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Publié le 25/06/2017

Crédit photo : NCI/Phanie

Une équipe de chercheurs de l’Inserm à l'institut Gustave Roussy (Villejuif) a découvert un nouveau mécanisme qui aide les cellules cancéreuses à migrer dans l’organisme depuis la masse tumorale d’origine pour aller former de nouveaux foyers et provoquer l’apparition de métastases. Leurs travaux, publiés dans Science, montrent que les cellules forment de multiples excroissances à la surface de leur membrane qu’elles utilisent pour se déplacer.

« Jusqu’à présent, nous savions que la cellule s’appuyait principalement sur certaines structures lui permettant de s’ancrer à son environnement. Aujourd’hui nous identifions de nouvelles structures cellulaires appelées « puits recouverts de clathrine », déjà connues pour assurer d’autres fonctions dans la cellule », explique Gustave Montagnac qui a dirigé l’équipe. En effet, ces petites invaginations de la membrane cellulaire ont été identifiées en 1964. Ils permettent notamment la pénétration de molécules dans le milieu intracellulaire et sont ainsi utilisés par la cellule pour s’approvisionner en nutriments comme en fer ou en cholestérol.

Des pinces pour s'accrocher au collagène

Dans ce cas précis, les scientifiques ont pu observer via des techniques de fluorescence que des lignées de cellules tumorales associées à un cancer du sein agressif (et donc connues comme ayant une capacité métastatique importante) avaient recours à ces puits pour leur déplacement. Apparemment, ceux-ci se colleraient aux fibres de collagène et les entoureraient afin de les pincer, ce qui renforce l’ancrage de la cellule et facilite sa migration. « Ces nouvelles structures sont à l’origine d’environ 50 % de l’adhérence des cellules à leur milieu extérieur », précise le spécialiste.

L’équipe de Gustave Roussy serait l’une de rares à s’intéresser à la dynamique des membranes cellulaires lorsque les cellules sont placées dans des conditions proches de celles physiologiques dans des matrices 3D. « C’est en étudiant ces puits de clathrine dans des conditions 3D que nous avons pu mettre en évidence ce phénomène là où on ne l’attendait pas », affirme Guillaume Montagnac.


Source : lequotidiendumedecin.fr