Depuis le début de la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19 « plus d’un consommateur sur trois a nettement augmenté sa consommation de tabac, cannabis et/ou médicaments psychotropes » informe l'association Addictions France qui s'appuie sur une enquête réalisée par BVA via internet, entre le 15 et le 24 février 2021, auprès d’un échantillon national représentatif de 2001 personnes âgées de 15 ans ou plus.
Chez beaucoup de personnes souffrant de problèmes d'addiction, la crise sanitaire avec les distanciations sociales qui en ont découlé, ont aggravé la situation : « 53 % des gros fumeurs (plus de 10 cigarettes par jour) ont augmenté leur consommation de tabac (vs 35 % en moyenne) ; 58 % des personnes ayant déjà été suivies pour un problème d’addiction ont augmenté leur consommation d’anxiolytiques (vs 33 % en moyenne) ; 45 % des polyconsommateurs ont augmenté leur consommation d’alcool (vs 21 % en moyenne) ».
A noter : plus de la moitié (56 %) des personnes en situation financière précaire, ont reconnu qu'il leur avait été difficile de maîtriser certaines consommations à risques en période de confinement (vs 38 % en moyenne).
Mauvaise santé psychologique
Cet état des lieux établi par BVA-Addictions France est lié à un mal-être psychologique surtout des plus vulnérables, 56 % des personnes interrogées estimant « que la crise sanitaire et les restrictions vécues ont eu un impact négatif sur leur moral ». De façon plus détaillée, les raisons qui ont poussé à une augmentation de la consommation de tabac ou de cannabis ces derniers mois, ont été : « l’anxiété et l’ennui en 1ère et 2è position, le sentiment d’isolement ou de solitude en 3è, et le plaisir en 4è raison ».
Alcool : entre baisse et hausse de la consommation
Concernant l'alcool, la consommation a autant augmenté que diminué : 21 % des personnes interrogées admettent avoir consommé plus d’alcool depuis 1 an, alors que 20 % déclarent en avoir consommé moins. Et dans 59 % des cas, cette consommation est restée stable. La diminution de la prise d'alcool chez certains est sans doute liée à une vie sociale moins importante et une rareté des moments festifs... malgré les quelques apéros en visio !
Une augmentation de la prise de psychotropes confirmée
Si en 2020 l'enquête Epi-Phare avait déjà révélé très tôt une augmentation de la consommation des psychotropes durant le premier confinement, ce constat a été confirmé par BVA-Addictions France : 8 % des personnes interrogées ont reconnu avoir commencé à prendre des médicaments psychotropes au cours de l’année écoulée. Par ailleurs, parmi celles qui en consommaient déjà avant le premier confinement, « 33 % des consommateurs d’anxiolytiques et de somnifères ont augmenté leur consommation depuis 1 an, alors que seulement 10 % ont diminué, et un quart des consommateurs d’antidépresseurs ont augmenté leurs prises ces 12 derniers mois (26 %), tandis que 9 % les ont limitées », précise le communiqué d'Addictions France.
Pour en savoir plus sur les troubles psychiques liés au confinement, lire notre dossier de Mise au point/FMC.
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