Le CNGE revisite la future consultation de 25 ans dédiée au dépistage des cancers féminins

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Publié le 11/01/2018
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Dans un communiqué publié ce jeudi, le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) s’interroge sur la pertinence du contenu de la consultation à 25 ans consacrée au dépistage des cancers féminins. Issue de la grande consultation citoyenne menée par Marisol Touraine en 2016 sur le dépistage du cancer du sein, cette consultation est prévue par la loi de financement de sécurité sociale pour 2018, voté le 4 décembre par l’Assemblée nationale. Cet acte sera pris en charge à 100 % courant 2018 et devrait faire l’objet d’un avenant conventionnel.

Les hommes aussi

Les membres du CNGE proposent de ne pas cantonner cette consultation aux seuls dépistages des cancers féminins et de la faire évoluer en consultation de prévention globale, centrée sur la personne et pas seulement sur le risque ou l’organe, d’en élargir le contenu aux conduites à risque (consommation de tabac d’alcool ou de produits illicites, alimentation, sédentarité, sexualité, etc.), à la mise à jour du statut vaccinal (rappel du dTcaP à 25 ans) et aussi, de l’ouvrir aux hommes.

Cette prise de position du Collège national des généralistes enseignants intervient à la suite de l’avis de son conseil scientifique. Concernant le repérage populationnel du risque de cancer du sein à 25 ans, cette consultation n’a pas « n’a pas d’équivalent dans le monde et son intérêt n’a pas été évalué », précise le conseil. Les membres du conseil scientifique du collège lui reprochent sa précocité « pour une population de cette tranche d’âge qui consulte rarement et dans laquelle les risques liés à la santé sont majoritairement autres », le fait qu’une information précoce sur un risque n’a pas démontré son intérêt, l’insuffisance de données sur les bénéfices et les risques d’un dépistage du cancer du sein à cet âge pour éclairer une décision partagée. « Le bénéfice immédiat de cette consultation sera probablement ténu car l’incidence du cancer du sein entre 25 et 29 ans est très faible », pointe aussi le conseil scientifique.

Au final, le CNGE précise que dans les conditions qu’il soutient, « cette consultation de prévention et de dépistage ritualisée, auprès du médecin traitant du patient, systématisée à l’âge de 25 ans, remboursée à 100 % par l’assurance maladie serait une bonne idée si elle était largement promue auprès du grand public, et si des programmes de recherche étaient conçus pour en évaluer l’effet. »


Source : lequotidiendumedecin.fr