S'il ne leur a pas été promis de plan d’investissement massif à l’issue de la crise, les médecins généralistes libéraux participent pourtant activement à l’effort national pour enrayer l'épidémie de coronavirus en France. Une enquête nationale* lancée par le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) révèle que sept généralistes sur dix (71 %) ont pris au moins une disposition pour faire face à l'épidémie de Covid-19.
Selon celle-ci, trois quarts des médecins de famille (76 %) ont ainsi ouvert des plages de consultations dédiées au Covid-19. Quatre omnipraticiens sur cinq (80 %) indiquent même avoir « mis en place des espaces dédiés lorsque cela était possible ».
Outre ces dispositions, les généralistes français s’appuient également sur la technologie en ces temps compliqués. 86 % des omnipraticiens affirment ainsi passer davantage de temps à répondre par téléphone à leur patientèle qu'en temps normal. Et alors que les médecins de famille recourraient relativement peu jusqu'ici à la téléconsultation depuis son lancement en septembre 2018, celle-ci a gagné du terrain depuis le début de la crise. 28 % des omnipraticiens sondés confient en effectuer davantage.
14 % des généralistes n'ont plus de masques
Cette montée en puissance de la téléconsultation nous a été confirmée mercredi par l'Assurance maladie. La caisse a ainsi indiqué au Généraliste que sur les 320 000 téléconsultations facturées à l’Assurance maladie depuis le 15 septembre 2018, 115 000 l’avaient été entre le 1er et le 22 mars. Et sur la seule semaine du 16 au 22 mars 2020, 80 000 de ces actes ont été facturés à la Cnam.
L'enquête du CNGE témoigne également de la réalité du manque de protections, dont les généralistes, et les soignants en général, se plaignent depuis déjà plusieurs semaines. Seul un médecin sondé sur cinq affirme disposer d’une surblouse et un sur quatre de lunettes de protection. Surtout, 14 % des médecins de famille affirmaient n'avoir plus le moindre masque à leur cabinet au moment de l’enquête.
« Cet état des lieux reflète la situation de la semaine dernière et sera adapté et répété régulièrement, indique le CNGE. Ces données permettent d’informer les acteurs des soins premiers, et la connaissance de la réalité du terrain doit permettre d’adapter les recommandations destinées au premier recours. »
* Enquête menée en ligne du 14/03/2020 au 21/03/2020 en collaboration avec de nombreux partenaires (CMG, SFMG, SFTG, SFDRMG, Fayr GP, SPPIR, FNCS, IJFR, Mission RESPIRE, AVEC Santé, ASALEE). Elle a fait l’objet de 7 481 connexions dont 5 490 réponses complètes au questionnaire avec un échantillon de répondants « en grande partie représentatif de la population des médecins généralistes français », selon le CNGE.
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