Olivier Véran, le ministre de la Santé, avait déjà allumé le feu le 17 juin en menaçant de rendre obligatoire la vaccination des soignants des Ehpad à partir de la rentrée de septembre. « Seuls 55 % de ces professionnels ont reçu au moins une dose » dans les Ehpad et les unités de soins de longue durée », a-t-il écrit dans un courrier adressé aux directeurs d'hôpitaux et de maisons de retraite lundi 28 juin. L'objectif fixé par le Gouvernement est d'au moins 80 % des personnels vaccinés. Olivier Véran est d'ailleurs revenu à la charge mardi 29 juin sur France Info. Il a été rejoint le 30 juin par le Premier ministre Jean Castex qui a annoncé dans les jours qui viennent une consultation avec les associations d'élus et les présidents de groupes parlementaires autour de la vaccination obligatoire des soignants. Et d'enfoncer le clou : « Je suis comme toutes les Françaises et tous les Français choqué quand on voit l'épidémie se réintroduire par l'entremise de celles et ceux dont c'est la vocation de protéger et de soigner. Cela n'est pas admissible. »
Plafond de verre
Au début de la semaine, la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) était déjà montée au créneau, craignant d'atteindre un plafond de verre en matière de vaccination. « Il est impératif d’accélérer drastiquement l’effort de vaccination, et cela passe clairement par l’obligation vaccinale pour les professionnels soignants », indique le communiqué. « Les soignants, qui font leur travail d’une manière remarquable, doivent obligatoirement être vaccinés, car nous prenons en charge nos concitoyens, expliquait Lamine Gharbi, président de la FHP. Nous devons nous protéger et surtout les protéger. Ce qui est vrai pour la population générale l’est encore davantage pour les soignants qui s’exposent avec dévouement en première ligne : c’est le virus qu’il faut craindre, pas le vaccin. »
« J'ai changé d'avis »
Le 30 juin, Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique sur France Inter, a tapé encore plus fort : « Concernant le caractère obligatoire de la vaccination des soignants, j'ai changé d'avis. J'étais contre cette obligation. Mais maintenant nous avons atteint le niveau où l'on doit envisager une obligation vaccinale dès maintenant. Il faut savoir anticiper, tout comme les populations à risques. Il faut aller vers ces deux populations sans les montrer du doigt. »
Dérembourser les tests de convenance
Enfin, le même jour, la Fédération hospitalière de France (FHF) dresse un constat difficile. Les données récemment publiées par Santé publique France montrent que seuls 57 % des professionnels des Ehpad et 64 % des professionnels des établissements de santé ont reçu au moins une dose de vaccin contre la Covid, a indiqué la fédération. « Cette couverture vaccinale est insuffisante », s'est elle alarmée. Et de réclamer « la fin du remboursement des tests de confort, c'est-à-dire des tests effectués sans symptôme ou sans être cas contact, dès lors qu'il existe un accès sans restriction à la vaccination ». L'argent « économisé » de la sorte avec ces dépenses de tests en moins servira de toute façon à l'hôpital qui attend la quatrième vague à la rentrée de septembre. Un projet de loi est déjà en préparation pour actionner ce caractère obligatoire de la vaccination.
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