Une publication du Lancet montre que le vaccin contre le coronavirus en cours de développement en Russie, le « Spoutnik V » déclenche bien une réponse immunitaire et n'a pas entraîné d'effets indésirables graves, ce qu'avait affirmé le gouvernement russe il y a un mois mais sans publier de données. Ces résultats préliminaires ne prouvent pas encore que le vaccin protège efficacement contre une infection par le nouveau coronavirus, ce que devront encore montrer des études de plus grande ampleur, soulignent toutefois des experts.
Le 11 août, les autorités russes avaient annoncé l'entrée de leur candidat-vaccin en phase 3 des essais cliniques et leur volonté de l'homologuer dès septembre, sans attendre les résultats. Après cette annonce, de nombreux chercheurs et certains pays comme l'Allemagne avaient émis des doutes sur l'efficacité et la sécurité de vaccin, en raison notamment de l'absence de données publiques disponibles sur les essais menés. Le Spoutnik V se compose en fait de deux composants différents, administrés en deux injections successives, à trois semaines d'intervalle, détaille l'étude. Il s'agit de vaccins à « vecteur viral » qui utilisent comme support deux adénovirus humains.
Deux études de petite taille, réalisées avec deux formulations différentes du Spoutnik V, ont été menées au total sur 76 adultes volontaires en bonne santé. Elles concluent toutes les deux que chacun des deux composants du vaccin n'a pas entraîné « d'effets indésirables graves » et que l'administration successive des deux composants « provoque la production d'anticorps ». Les deux études ont été menées entre le 18 juin et le 3 août par des chercheurs des ministères russes de la Santé et de la Défense, et financées par le ministère russe de la Santé.
Selon l'OMS, 176 candidats vaccins sont en cours de développement dans le monde, dont 34 au stade d'essais cliniques. Parmi ceux-ci, huit sont en phase 3, la plus avancée.
(Avec AFP)
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