« Les médecins sous-estiment le risque de maladies nosocomiales », estime le Pr Israël Nisand, ancien président du Collège national des gynécologues obstétriciens français. Dans la liste des risques qui inquiètent le plus les médecins spécialistes, l'infection associée aux soins (37 %) est le premier phénomène, devant la non-qualité des soins par manque de personnels (27 %) et le risque de judiciarisation de la médecine et aux procès des patients (16 %), selon un sondage BVA réalisé avec la société Germitec et publié le 14 juin dernier. Pour 78 % des spécialistes sondés, la conséquence la plus préjudiciable est la réputation de l'établissement de santé. Ensuite vient l'impact économique (67 %) pour traiter le patient et le risque économique judiciarisé (45 %).
Les risques environnementaux, un enjeu majeur
Quelles sont les mesures mises en place en matière de prévention pour réduire les risques environnementaux pour ces praticiens ? 57 % misent sur le tri, le recyclage et la valorisation des déchets (dont 27 % sur la gestion des déchets médicaux, dangereux ou toxiques). 46 % des sondés optent pour la réduction des déchets (dont 23 % sont favorables à utiliser moins de produits jetables et du matériel réutilisable). Alors que le traitement du matériel et des lieux est choisi par 17 % des sondés, les économies d'énergie et l'usage unique ne recueillent respectivement que 4 % des voix. Ils sont 89 % (42 % tout à fait, 47 % plutôt) à penser que la prévention des risques environnementaux au sein de l'établissement de santé sera un enjeu majeur dans les années à venir.
Échographie endocavitaire, faible risque pour les spécialistes
Concernant les échographies endocavitaires, le risque de contracter une maladie nosocomiale par ce moyen est seulement de 3,8 sur 10 pour 61 % des médecins sondés*. Un fossé ici se creuse avec les déclarations des patients. Sur 2 000 personnes interrogées, 4 % affirment avoir contracté une infection nosocomiale. Et surtout 11 % des Français (sondés) ayant réalisé une échographie endocavitaire au cours des deux dernières années déclarent avoir contracté une infection associée aux soins. Ces derniers seraient donc presque trois fois plus exposés au risque infectieux que les patients n'ayant pas subi cet examen. Au final, seuls 5 % d'entre eux ne sont pas sensibilisés à la prévention des risques infectieux pendant l'utilisation des sondes d'échographie endocavitaires. Comment se passe la désinfection de ces sondes au sein des établissements ? 53 % des médecins utilisent des lingettes ou produits désinfectants sur des lingettes. 30 % pratiquent l'immersion dans un produit désinfectant. 11 % passent par un automate à rayons ultraviolets. Quant à la traçabilité, elle révèle un autre paradoxe : alors que 94 % des praticiens la jugent importante, seuls 72 % ont mis en place un système de traçabilité de désinfection des sondes (par un registre ou autre…).
* Il n'existe pas d'étude sur le nombre de maladies nosocomiales contractées à la suite d'un examen réalisé par une sonde encavitaire.
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