Orchidée, un nom de fleur pour suivre les épidémies à partir des données des hôpitaux, telle est la nouvelle brique de la surveillance épidémiologique coordonnée par Santé publique France (SPF) et lancée ce 9 octobre.
Le projet Orchidée (pour Organisation d’un réseau de centres hospitaliers impliqués dans la surveillance épidémiologique et la réponse aux émergences) a pour objectif d’assurer une surveillance multi-thématique, à partir de données provenant de l’ensemble des services des hôpitaux participant au réseau. Il comprendra donc celles des hospitalisations conventionnelles et de services (notamment réanimation) autres que les urgences, déjà prises en compte via le réseau Oscour. Quelque 25 CHU* participent à ce consortium, ainsi que le Health Data Hub, la Plateforme des données de santé, l’Université de Bordeaux et l’École des Hautes Etudes en santé publique.
En effet, plusieurs systèmes de surveillance existent déjà en France, comme Oscour donc, mais aussi SOS Médecins et le réseau Sentinelles pour la médecine de ville, Laboé-SI pour les laboratoires de biologie médicale, Sum’eau, à partir des eaux usées, Emergen-DB qui suit l'évolution génétique du virus Sars-CoV-2, ou encore le dispositif des maladies à déclaration obligatoire et la certification électronique des décès pour la mortalité quotidienne.
« Malgré ce dispositif multi-sources, en dehors des urgences et de certains systèmes de surveillance dans des services de réanimation, il n’y a pas de collecte de données nous permettant d’avoir une vision globale sur l’hôpital, constate SPF. Il est donc important, pour disposer d’une vision exhaustive, de compléter le dispositif de surveillance hospitalière. »
Données déjà existantes des entrepôts hospitaliers
Orchidée permettra de connaître de manière réactive la situation sanitaire dans les grands hôpitaux français dans l’Hexagone et aux Antilles en termes de morbidité et/ou mortalité pour un ensemble de pathologies ; et de se préparer ainsi à des situations exceptionnelles, comme l’émergence de nouveaux virus.
La particularité d’Orchidée est d’utiliser les données déjà existantes des entrepôts de santé hospitaliers (EDSH), qui collectent quotidiennement et structurent les informations de leurs patients par établissement, au sein d’une base unique. Les avantages de cette utilisation secondaire des données sont nombreux, explique SPF : valorisation de l’existant, moindre sollicitation du système de soins en évitant des nouvelles saisies, garantie d’une qualité des indicateurs. « Orchidée permettra d’avoir une vision fine de la dynamique des épidémies », indique-t-elle.
Les indicateurs épidémiologiques construits par les hôpitaux seront transmis à Santé publique France qui assurera leur interprétation et leur restitution. Ils seront disponibles sur le site d’open data de l’agence et alimenteront bulletins épidémiologiques et autres études. Le projet est financé par la Commission européenne à hauteur de 9,2 millions d’euros dans le cadre du programme EU4Health.
*Amiens, Angers, Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, Besançon, Bordeaux, Brest, Caen Normandie, Dijon, Grenoble, Guadeloupe, Lille, Limoges, Lyon, Martinique, Metz-Thionville, Montpellier, Nantes, Nancy, Nice, Poitiers, Reims, Rennes, Rouen, Strasbourg, Tours
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