« On a constaté une reprise de l'épidémie », a indiqué Jean Castex en visite avec Olivier Véran le 24 juin dans Les Landes. Car le taux d'incidence dépasse les 50 pour 100 000 habitants dans ce département (il est bien en deçà dans le reste de la France). « Il ne faudrait pas que la présence de ce variant delta préfigure le développement de ce variant », a ajouté le Premier ministre. C'est pourquoi un plan d'action est mis en œuvre d'ici à l'échéance du 1er juillet, nouvelle étape de sortie progressive du déconfinement. « Si les circonstances locales le justifient, nous pourrions alors à cette échéance différer la levée de ces mesures d'allègement de jauge… », a expliqué Jean Castex. En attendant, le trépied tester/alerter/protéger a été réaffirmé : 50 agents de l'assurance maladie sont mobilisés. La stratégie de dépistage tous azimuts devrait être renforcée avec le déploiement de 14 000 tests dans le département, 6 500 tests salivaires dans les écoles et 10 000 autotests.
Un autre pan de la mobilisation repose sur la vaccination. Même si 20 millions de personnes en France ont reçu les deux doses, les prises de RDV pour les premières doses sont en décélération, s'est inquiété Jean Castex : « Cela fait deux ou trois jours où nous vaccinons en première vaccination 200 000 personnes par jour. C'est trop peu. »
Cluster dans un Ehpad des Landes
Alors que les Landes est un département où l'on vaccine bien, un cluster a été identifié dans un Ehpad à Mont-de-Marsan. D'où l'appel du Premier ministre (après celui d'Olivier Véran sur BFM la semaine dernière) que « les soignants, et en particulier les personnels des Ehpad soient tous vaccinés ». La vaccination des personnes fragiles est aussi une priorité, que ce soit dans les centres de vaccination ou par RDV chez les professionnels de santé libéraux.
9 à 10 % des nouveaux cas
À l'échelle du pays, le variant Delta (indien) commence à s'installer dans le paysage. Rappel, il est plus transmissible que le variant Alpha (britannique) de 40 à 60 %. En France, selon Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement le 20 juin, il représente désormais entre 9 et 10 % des nouveaux cas positifs en France. Cette proportion selon lui est a priori comparable en Allemagne et aux États-Unis. Une semaine plus tôt, Olivier Véran, ministre de la Santé, avait évoqué une fourchette de 2 à 4 % établie à partir des données de criblage des tests positifs. Le 25 mai, ce chiffre était de 1 % contre 0,2 % le 11 mai. Sa répartition sur le territoire national est très hétérogène, allant de 12 à 13 % des contaminations en Île-de-France à 70 % dans les Landes. Plusieurs clusters dus à ce variant ont été identifiés dans le Bas Rhin.
Delta : 90 % des nouveaux cas d'ici fin août
Apparu fin 2020 dans le sud est de l'Angleterre, il a déjà remplacé le variant Alpha. Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), le variant Delta devrait représenter 90 % des nouveaux cas de contamination de Covid-19 dans l'Union européenne d'ici à la fin août. Selon Andrea Ammon, directrice de l'Agence européenne des maladies, « il est très probable que le variant Delta circule largement pendant l'été, en particulier chez les jeunes qui ne sont pas ciblés par la vaccination ». D'où l'incitation de l'ECDC à vacciner plus rapidement. D'autant que les personnes qui n'ont reçu qu'une seule dose ne seraient pas suffisamment protégées contre le Delta. Selon l'ECDC, il reste encore 30 % des plus de 80 ans et 40 % des plus de 60 ans qui ne sont pas vaccinés au sein des pays de l'UE. Andrea Ammon préconise d'administrer rapidement la deuxième dose dans l'intervalle minimum autorisé après la première dose afin d'accélérer le rythme de vaccinations.
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