L’activité de dépistage du VIH et des infections sexuellement transmissibles (IST) continue d’augmenter en 2023 sur le territoire, rapporte Santé publique France (SPF). « Enjeu crucial dans la lutte contre ces infections, il est important de poursuivre cette tendance à la hausse, notamment dans les régions les plus touchées que sont les Drom et l’Île-de-France », écrit-elle dans un communiqué.
Le dispositif VIHTest, qui permet un dépistage gratuit, sans ordonnance et sans rendez-vous depuis janvier 2022, s’est traduit par une augmentation plus marquée de l’activité de dépistage en 2023 que l’année de sa mise en place. Le nombre de sérologies VIH réalisées en 2023 par les laboratoires de biologie médicale a ainsi été estimé à 7,5 millions.
Santé publique France espère ainsi que le dispositif similaire « Mon test IST », déployé depuis septembre 2023, accentuera la hausse du dépistage constatée l’an passé car les infections à chlamydia, les gonococcies et la syphilis circulent de façon accrue.
Une estimation de l’incidence du VIH
Nouveauté dans ce bilan 2023, SPF a estimé l’incidence du VIH en France : 3 600 contaminations auraient eu lieu en 2023, soit un taux de 5,3 pour 100 000 habitants. Quant au nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité VIH en 2023, il a été estimé à près de 5 500 (la moitié d’entre elles auraient été contaminées deux ans auparavant).
« Sur l’ensemble de la période 2012-2023, la diminution du nombre de découvertes de séropositivité est de 10 % », lit-on. Cette diminution est plus marquée chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) nés en France (-36 %) et « peut notamment être expliquée par un recours au dépistage plus fréquent que les autres populations, permettant une mise sous traitement plus rapide des séropositifs, et par l’usage de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour une part d’entre eux », explique SPF.
« Parmi les personnes nées à l’étranger ayant découvert leur séropositivité en France en 2023, on estime que 42 % d’entre elles ont été contaminées sur le territoire national », précise l’agence. Parmi les personnes ayant découvert leur séropositivité en 2023, 55 % sont des hétérosexuel.le.s (40 % né.e.s à l’étranger et 15 % né.e.s en France), 40 % sont des HSH (26 % nés en France et 14 % nés à l’étranger), 2 % des personnes trans contaminées par rapports sexuels et 1 % des usagers de drogues injectables (UDI).
Plus de 40 % des infections VIH découvertes à un stade tardif
En 2023, 43 % des infections à VIH ont été découvertes à un stade tardif de l’infection (27 % au stade avancé et 16 % à un stade tardif non avancé) mais la proportion de diagnostics au stade avancé diminue depuis 2020. « Au niveau régional, l’épidémie à VIH reste marquée par une situation particulièrement préoccupante en Guyane, et dans une moindre mesure à Mayotte, aux Antilles et en Île-de-France », souligne SPF.
Concernant les trois autres IST, l’activité de dépistage est en augmentation depuis 2021, aussi bien chez les hommes que chez les femmes (mais davantage chez elles dans la classe d’âge des 50 ans et plus), avec environ 3 millions de personnes ayant réalisé au moins une fois un dépistage pour chacune des trois infections.
Les gonococcies à la hausse
« En 2023, les nombres de diagnostics d’infection à Chlamydia trachomatis, gonocoque ou de syphilis ont été estimés respectivement à 55 500, 23 000 et 5 800 », rapporte l’agence soulignant une augmentation récente plus marquée pour les gonococcies et ce, entre 2021 et 2023, « aussi bien chez les hommes que chez les femmes et quelle que soit la classe d’âge, mais de façon plus marquée chez les personnes de 50 ans et plus et chez les hétérosexuel.le.s ». Malgré tout pour les gonococcies, il reste que « les HSH sont les plus concernés avec des taux de positivité observés en Cegidd (centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic, NDLR) en 2023 entre 5 et 6 fois plus élevés que les hommes ou femmes hétérosexuels ».
Quant aux infections à Chlamydia trachomatis, le taux d’incidence augmente uniquement chez les hommes, et plus particulièrement chez ceux de 50 ans et plus et chez les hétérosexuels. La syphilis augmente dans les deux sexes, « mais de façon plus marquée chez les femmes et chez les seniors de 50 ans et plus », même si là encore, les HSH restent toutefois les plus touchés par cette IST, avec des taux de positivité observés en Cegidd en 2023 entre 6 et 8 plus élevés que chez les hommes ou femmes hétérosexuels.
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