À la suite de leur autorisation de mise sur le marché européenne en 2023, la Haute Autorité de santé (HAS) se positionne favorablement pour l’un ou l’autre des deux vaccins contre le virus respiratoire syncytial (VRS), Arexvy (laboratoire GSK) et Abrysvo (Pfizer), chez les sujets âgés les plus vulnérables. Sont ainsi concernées les personnes de 75 ans et plus et celles de 65 ans et plus présentant des pathologies respiratoires ou cardiaques chroniques.
Bien connu comme cause majeure de bronchiolite chez le nourrisson, le VRS est « également susceptible de provoquer des effets sévères chez la personne âgée : syndrome de détresse respiratoire aiguë, complications graves telles que l’exacerbation d’une maladie cardiopulmonaire sous-jacente ou une pneumopathie nécessitant une assistance respiratoire, lesquelles peuvent conduire au décès », rappelle la HAS dans un communiqué. En France, lors de la saison hivernale 2022-2023, les plus de 75 ans représentaient 61 % des hospitalisations et 78 % des décès liés au VRS.
Pour ce travail, la HAS s’est appuyée sur les données d’efficacité de ces deux vaccins sur les infections des voies respiratoires inférieures (Ivri) chez les 60 ans et plus. Les études ont ainsi rapporté une réduction de ces infections de 83 % pour Arexvy et de 67 à 86 % pour Abrysvo selon le critère retenu (deux ou trois symptômes d'Ivri).
Quel impact des comorbidités ?
Dans ses recommandations, l’agence cible les 75 ans et plus au vu des données de morbimortalité françaises que corroborent des études récentes au Royaume-Uni et aux États-Unis. Ces nouveaux résultats mettent en évidence, indépendamment de la présence de facteurs de risque, six fois plus d'hospitalisations et 15 fois plus de décès chez les 75 ans et plus, par rapport aux 65-74 ans.
Par ailleurs chez les plus jeunes de 65 ans et plus, les comorbidités cardio-respiratoires, en particulier la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et l’insuffisance cardiaque, sont susceptibles de s’aggraver lors d’une infection par le VRS. « Une comorbidité est présente en France chez 78,6 % des patients hospitalisés pour une infection liée au VRS », rapporte la HAS, signalant que le taux grimpe à 95,5 % aux États-Unis. La présence d'une comorbidité entre 65 ans et 74 ans multiplie par neuf le risque d'hospitalisation et par six le risque de décès.
Pour les patients immunodéprimés, l’agence indique attendre des données consolidées sur le bénéfice. Les recommandations sont donc amenées à être réévaluées, y compris en fonction de l’efficacité en vie réelle et de la pharmacovigilance (en particulier sur la survenue de syndrome de Guillain-Barré).
Une dose de rappel n’est pour l’instant pas recommandée, ce qui pourrait aussi être revu lors du suivi. La vaccination VRS peut être administrée de façon concomitante avec celle anti-grippale. L’âge clé de 65 ans permet de rappeler les autres injections prévues dans le calendrier vaccinal (grippe, zona, DTP et Covid-19).
Chez le nourrisson, le nirsévimab disponible en officine fin août
La vaccination contre le VRS des femmes enceintes a récemment fait l’objet d’un avis de la Haute Autorité de santé (HAS). Pour protéger le nourrisson, il est recommandé au choix l’administration maternelle d’Abrysvo (Pfizer) ou l’injection du nirsévimab (Beyfortus) chez le bébé. Si les modalités d’accès au vaccin « ne sont pas encore connues et feront l’objet d’une communication ultérieure », selon un DGS-Urgent, il est précisé que le nirsévimab sera disponible en officine de ville en semaine 35 (soit à partir du 26 août), en semaine 33 pour la Guyane et 45 pour Mayotte. La population éligible pour la saison 2024-2025 concerne les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2024, ceux nés à partir du 1er février 2024 pour la Réunion et la Guadeloupe et ceux nés à partir du 15 mars 2024 pour Mayotte. L’immunisation par l’anticorps monoclonal pourra être proposée à tous les nouveau-nés dans les maternités à partir du 15 septembre 2024.
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