À l’initiative du Groupe insuffisance cardiaque et cardiomyopathies (GICC) de la Société française de cardiologie (SFC), une campagne de dépistage national gratuit de l’insuffisance cardiaque est lancée le 12 septembre 2024. « Une première en France et dans le monde », a estimé la présidente du GICC, la Dr Emmanuelle Berthelot, lors d’une conférence de presse le 6 septembre. Ce tour de France démarre au CHU Henri-Mondor à Créteil et s’achèvera le 17 décembre 2024 au CHU de Reims, après être passé par 25 établissements (liste sur le site du GICC). La campagne fera l’objet d’une étude menée par la SFC, Depic FR, qui aura pour objectif d’évaluer l’intérêt de la détection de l’insuffisance cardiaque en population générale par questionnaire de symptômes EPOF (essoufflement, prise de poids, œdèmes des pieds et chevilles, fatigue) et test digital ; aussi les patients se présentant sur les sites de dépistages se verront-ils proposer de participer à l’étude.
« Il n’existe pas de dépistages des maladies cardiaques en France alors qu’il est aujourd’hui possible de les réaliser et de traiter les patients », contextualise le Dr Marc Villaceque, président du Conseil national professionnel (CNP) de cardiologie et membre du GICC. Avec 70 000 décès par an et une prévalence de 2 % en France, « l’insuffisance cardiaque souffre des difficultés d’accès aux professionnels de santé alors que le nombre de patients augmente de 25 % tous les 4 ans, déplore-t-il. Aujourd’hui, les patients arrivent trop souvent à l’hôpital lors de la décompensation, faute de diagnostic, ce qui génère près de 200 000 hospitalisations par an. »
Une ponction capillaire pour doser le NTproBNP
Durant une journée, l’équipe du projet, accompagnée de professionnels de santé locaux et/ou d’associations de patients, sera présente dans le hall d’entrée de l’hôpital ou de la clinique partenaire. Leur mission s’articulera autour de deux axes : l’information au patient et le dépistage. À la recherche des signes d’alerte EPOF se rajoutera un dosage sanguin du NTproBNP par ponction capillaire. En cas de test positif et présence de symptômes, les participants seront orientés vers les filières de prise en charge locales. « Nous avons également prévu l’éventualité d’un cas grave d’insuffisance cardiaque qu’il faille prendre en charge en urgence », explique le Pr Thibaud Damy, cardiologue à l’hôpital Henri-Mondor et ancien président du GICC.
À la veille du lancement, la SFC appelle les professionnels de santé à promouvoir cette première campagne auprès du grand public, espérant recevoir environ 2 000 participants à travers toute la France. Prenant exemple sur les actions de sensibilisation de l’Assurance-maladie, la SFC milite également pour renforcer l’information auprès des acteurs de la santé, afin d’améliorer le diagnostic et la prise en charge précoce. « Le lien entre les symptômes et une problématique cardiaque est encore trop peu souvent fait, détaille la Dr Emmanuelle Berthelot. Or l’errance diagnostique peut être fatale. »
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