L'Ordre des médecins a alerté jeudi sur un « protocole », qui circule depuis quelques jours sur internet et qui est censé prévenir le Covid-19 grâce à des substances, comme les huiles essentielles ou l'hydroxychloroquine.
« Le Conseil national de l'Ordre (Cnom) a écrit à la Haute autorité de santé (HAS) et à l'Agence du médicament (ANSM) pour leur demander de vérifier la conformité de ce protocole avec les données acquises de la science », a indiqué jeudi à l'AFP un porte-parole du Conseil.
Cette « proposition thérapeutique pour soigner la Covid-19 en phase précoce » émane de la "Coordination Santé Libre", qui affirme représenter 30 000 médecins. Largement relayés sur les réseaux sociaux, des tableaux détaillent un « protocole » mentionnant notamment sophrologie, zinc, vitamine C, homéopathie, vitamine D, ivermectine, hydroxychloroquine…
« Une mise en danger de la vie d’autrui », estime Fake Med
Le collectif de médecins Fake Med — qui lutte contre la désinformation dans le domaine de la santé — a estimé que « la présentation d’un protocole thérapeutique en l’absence de preuves d’efficacité et de rapport bénéfices-risques positif démontré chez les patients constitue une mise en danger de la vie d’autrui ».
De plus, y sont proposées « des associations de médicaments contre-indiquées et donc dangereuses », ajoute le collectif dans un communiqué jeudi. « Certains traitements peuvent s’avérer toxiques, et leur inefficacité sur l'infection à Sars-CoV-2 peut entraîner un retard de prise en charge et est susceptible d'aggraver le pronostic de cette pathologie potentiellement mortelle ».
À l’exception d'un corticoïde (recommandé par l’OMS « chez les patients atteints d'une forme sévère ou critique »), aucune substance listée n'a jusqu'à présent fait la preuve de son efficacité, ni préventive ni curative, contre le Covid.
Prudents, les auteurs du protocole affirment qu’il ne s’agit « pas de prescriptions, ni de recommandations, mais d’un retour d’expériences de terrain des médecins de la Coordination Santé Libre » et que « cela ne peut être pris ou conseillé en automédication ».
Ce « protocole » a été relayé notamment par la députée ex-LREM Martine Wonner via Twitter mais aussi lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale mercredi, suscitant l'exaspération du ministre de la Santé Olivier Véran.
(Avec AFP)
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