Dans un Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) spécial Covid, Santé Publique France revient sur l'impact de la vaccination anti-Covid-19 sur la dynamique et la gravité de l'épidemie lors des vagues précédentes.
Pour rappel, il y a quelques semaines, l’agence de santé publique avait déjà affirmé que la campagne vaccinale avait permis de réduire l’impact de la 4e vague épidémique. Suite à une analyse rétrospective de la couverture vaccinale de la population et de la dynamique épidémique enregistrées cet été, elle concluait alors que l’augmentation de l’incidence observée pendant cette vague se serait accompagnée d’une recrudescence des hospitalisations et des décès dus au Covid-19 moins importante qu’attendue.
Restait cependant à confirmer ces résultats et à décrire l’impact de la vaccination sur les autres phases de l’épidémie.
Pour ce faire, Santé Publique France s’est penché sur les données de vaccination enregistrées dans le système d’information Vaccin Covid ainsi que sur l’évolution des différents indicateurs de suivi de l’épidémie depuis les débuts de la campagne de vaccination française – soit depuis la seconde vague (hiver 2020-2021).
La troisième vague moins grave pour les personnes âgées
Résultat : « la vaccination contre la Covid-19 a [bien] eu un impact important sur l’épidémie, notamment pour les personnes éligibles en priorité », estiment les auteurs de ce BEH. En fait, la vaccination a permis de réduire la gravité des derniers pics épidémiques.
Et ce, dès la 3e vague, au cours de laquelle étaient surtout vaccinés les sujets vulnérables et âgés. En effet, entre mars et mai 2021, dans les Ehpad, « les nombres hebdomadaires de cas et de décès liés à la Covid-19 ont pu être réduits de près de 90 % […] en comparaison avec la seconde vague ». De même, pendant cette période, le nombre hebdomadaire d’hospitalisations a chuté de 30 % chez les plus de 75 ans.
Une incidence de cas limitée pendant la 4e vague
Lors de la 4e vague (de mi-juillet à mi-octobre 2021), qui a vu la campagne s’accélérer et s’étendre à la totalité de la population de plus de 12 ans, l’effet de la vaccination sur la gravité de l’épidémie s’est amplifié. De fait, en comparaison à la seconde vague, « les nombres hebdomadaires moyens […] de décès ont été réduits […] de 96 % pour les résidents en Ehpad […], de 80 % pour les personnes de 75 ans et plus ». Si les chiffres enregistrés dans les classes d’âge inférieures apparaissent moins spectaculaires, les hospitalisations ont tout de même été réduites de plus de 50 % chez les 50 à 64 ans et de près d’un quart chez les 18 à 49 ans.
Et même, pendant cette vague, la vaccination aurait permis de freiner la circulation du virus. En effet, par rapport à l'hiver dernier, une diminution de l’incidence du Covid-19 a été enregistrée en particulier parmi les résidents d’Ehpad (réduction de plus de 90 %), chez les plus de 75 ans (-80 %) et chez les 50-74 (- 70 %).
Les populations peu vaccinées très touchées par les dernières vagues
Certes, d’autres éléments que la vaccination auraient pu participer à cette réduction de l'intensité des 3e et 4e vagues. Par exemple, l’évolution du recours au dépistage ou celle du recours à l’hospitalisation pourraient constituer des facteurs confondants, surtout chez les plus jeunes.
Cependant, Santé Publique France soutient le rôle de la vaccination. Et pour cause : les populations les moins vaccinées sont restées très touchées par les dernières vagues - presque autant que lors de l'hiver 2020-2021. « La comparaison, sur des périodes équivalentes, des impacts épidémiologiques plus limités ou peu visibles, pour des populations avec des couvertures vaccinales faibles, est un argument en faveur de l’impact favorable de la vaccination », souligne l'agence.
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