Plus de 439 720 cas et 3 432 morts (1) : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait, vendredi 18 octobre, le point sur le choléra dans le monde de janvier 2024 à fin septembre. Même si le nombre de cas est diminué de 16 % par rapport à 2023, les décès sont en hausse de 126 %. Avec une maladie moins présente mais plus mortelle, l’OMS considère la situation sanitaire « profondément préoccupante ».
Au 29 septembre, 30 pays (2) ont été ou sont concernés par des flambées épidémiques, notamment au Moyen-Orient avec 289 933 cas rapportés dans six pays. L’agence sanitaire suppose que les nombreuses zones de conflits parmi les régions sujettes aux vagues de choléra, dont l’accès à la santé est « sévèrement compromis », seraient une explication partielle à cette augmentation de la mortalité. Pour d’autres régions particulièrement touchées, ce seraient des inondations ayant endommagé les infrastructures de soin ou l’inadéquation des services de santé.
En septembre, les vagues sont à la baisse dans le monde : 47 234 nouveaux cas ont été rapportés dans 14 pays soit 15 % de moins qu’au mois d’août. À Mayotte, le dernier cas de choléra avéré remonte à juillet, marquant la fin de l’épidémie. Mais cette baisse des contaminations est contrebalancée par des tensions d’accès aux vaccins.
Le stock de vaccins oraux écoulé
En date du 14 octobre, « le stock de vaccin est totalement épuisé, sans aucune dose disponible », alerte l’agence onusienne. « Bien que de nouvelles doses soient attendues dans les prochaines semaines, cette pénurie menace la réponse aux flambées de choléra et entrave les efforts de contrôle de propagation de la maladie », ajoute-t-elle.
La production mondiale vaccinale opère à pleine capacité, indique l’OMS, mais la demande continue de croître et de dépasser l’offre. Entre le 1er septembre et le 14 octobre, cinq pays (Bangladesh, Soudan, Niger, Éthiopie, Myanmar) ont demandé à l’agence au total 8,4 millions de doses du vaccin anticholérique oral. Mais seuls 7,6 millions ont pu être envoyés, faute de stock disponible. Des efforts sont faits pour amplifier la production, mais dans l’immédiat, l’accès aux vaccins est restreint.
La réponse sanitaire mondiale au choléra fait face à d’autres défis. La haute infectiosité de la bactérie ainsi que les catastrophes naturelles et anomalies climatiques rendent la maladie plus difficile à endiguer. Les actions tardent à se mettre en place, les insuffisances de la surveillance faute d’accès aux données se cumulant à une mauvaise coordination entre les États et les agences internationales et à une pénurie de personnel qualifié.
(1) au 14 octobre, ce sont 463 400 cas cumulés et 3 800 décès
(2 ) 31 pays au 14 octobre avec un premier cas de choléra au Liban
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