Aurait-il fallu nommer Bill Gates ministre de la Santé en France ? Cela nous aurait peut-être évité quelques déconvenues au début de la pandémie. Mi-février 2020, un vendredi comme il le raconte en introduction de son dernier livre*, le patron de la Fondation Melinda-et-Bill Gates organise un dîner informel autour de ces nombreux cas d'infection pulmonaire diagnostiqués en Chine. Les participants lui annoncent de sombres perspectives. « Pourquoi les autorités ne prennent-elles pas davantage de mesures d'urgence », demande-t-il ? Un scientifique lui répond laconiquement : « Elles le devraient. » Tout était dit ou presque. En tout cas, le Sars-CoV-2 ne le prend pas au dépourvu. En 2015, le fondateur de Microsoft publie en effet un article dans the New England Journal of Medicine où il soulignait la grave impréparation du monde en cas de nouvelle pandémie. Alors pour ne plus dire « On ne savait pas », Bill Gates propose un mode d'emploi pour éviter la transformation d'une épidémie en pandémie. L'un des outils majeurs serait l'installation à l'échelle planétaire d'un groupe d'experts dont la mission serait de surveiller l'apparition de tout foyer infectieux. Comment être contre ? En attendant, comment ne pas s'interroger sur le désastre américain en matière de prise en charge ? Comment expliquer le million de victimes recensées depuis 2020 sur le sol américain alors que la première puissance mondiale est dotée de tous les outils technologiques disponibles ? Bill Gates ne récuse pas le constat. Mais il n'évoque guère les inégalités de santé désespérantes dans son pays. Un combat encore plus impossible à mener que l'éradication de la poliomyélite engagée par sa fondation ?
* Comment éviter la prochaine pandémie? Bill Gates, éditions Flammarion, 432 pages, 2022, 21,90 euros.
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