Levée de l’obligation vaccinale contre le Covid-19, la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP) ; introduction d’une obligation d’immunisation contre la rougeole ; maintien d’une simple recommandation pour la grippe saisonnière. Dans deux avis attendus, la Haute Autorité de santé (HAS) a fait évoluer la stratégie vaccinale pour les professionnels de santé.
Le premier volet de ses recommandations, publié en mars, a levé l’obligation de vaccination des étudiants et des professionnels de santé contre le Covid-19, mais aussi contre les infections DTP. Ces vaccinations restent « très fortement » recommandées, a insisté la Pr Dominique Le Guludec, présidente de la HAS, lors de la présentation de cet avis. Seule Mayotte conserve une vaccination DTP obligatoire car la couverture y reste « très faible » (27 % des 14-16 ans) et que la bactérie du bacille y circule, même si c’est de manière limitée.
Des levées motivées par une bonne couverture vaccinale
Pour le Covid, la levée a été motivée par l’importante couverture vaccinale des professionnels, l’évolution de la « pression de l’épidémie » et par la baisse de virulence des variants en circulation, a listé la Pr Élisabeth Bouvet, présidente de la commission technique des vaccinations de la HAS. Pour le DTP, la couverture est « excellente » (supérieure à 95 %) sur l’ensemble du territoire.
Pour l’hépatite B en revanche, l’immunisation reste obligatoire pour les étudiants et pour les professionnels exerçant en établissement exposés à un risque de contamination ; elle est aussi rendue obligatoire pour les libéraux hors établissement exposés. « Même si elle est rare, la transmission lors des soins reste possible », souligne la Pr Bouvet, rappelant que certains professionnels étrangers peuvent ne pas avoir été immunisés pendant leur cursus.
Le deuxième volet, publié en juillet s’est penché sur les vaccinations recommandées contre la coqueluche, la grippe, l’hépatite A, la rougeole, les oreillons, la rubéole et la varicelle. La seule évolution concerne une recommandation en faveur d’une obligation d’immunisation contre la rougeole, qui prend en compte les données épidémiologiques, mais aussi la disponibilité des vaccins.
Une seule dose de ROR pour les personnes nées avant 1980
« Concrètement, les étudiants et professionnels non vaccinés ou ne pouvant pas attester d’une contamination, devront faire l’objet d’une vaccination » – à moins qu’« un test sérologique puisse être effectué en amont pour établir le statut immunitaire », est-il indiqué. Pour le schéma vaccinal, « en l’absence de disponibilité d’un vaccin rougeole non combiné et conformément au schéma vaccinal actuellement en vigueur », la HAS préconise une administration avec deux doses de vaccin trivalent rougeole, oreillons, rubéole (ROR). Seule exception : les personnes nées avant 1980, « qui ne doivent recevoir qu’une seule dose ».
Concernant la grippe saisonnière, la simple recommandation vaccinale est maintenue. Une obligation est rendue impossible par « l’efficacité inconstante selon les années de la vaccination », par « l’insuffisance des données sur le fardeau de la grippe nosocomiale » et « l’impact de la vaccination des soignants sur ce fardeau potentiel », explique la HAS.
Sont simplement recommandées les vaccinations contre l’hépatite A (circulation limitée, très faible risque de transmission nosocomiale et évolution généralement bénigne), la coqueluche et la varicelle (rarement transmises par les soignants).
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