Le nombre d’hommes ayant bénéficié d’une vasectomie a été multiplié par 3 depuis 2019, passant de 10 000 à plus de 30 000 opérations par an. Avec un taux de regret de 7 %, l’augmentation du nombre de personnes opérés induit une hausse de celles souhaitant « revenir en arrière ».
À l’occasion de la journée de la vasectomie ce 15 novembre, le Dr François Xavier Madec, chirurgien urologue andrologue à l'hôpital Foch (Suresnes), commente : « Ces regrets émanent souvent d’hommes qui refont leur vie, à 35-45 ans, et qui souhaitent avoir un enfant avec leur nouvelle compagne ».
En alternative à l’assistance médicale à la procréation (AMP), plusieurs centres en France proposent la vasovasostomie. Aussi appelée chirurgie de recanalisation, elle resuture les canaux déférents précédemment sectionnés. Elle se pratique à l’aide d’une loupe ou d’un microscope et nécessite une formation complémentaire. « Si la vasectomie peut être réalisée par tout urologue, ce n’est pas le cas de la vasovasostomie : effectuée sous loupe ou microscope bien plus technique de réalisation », explique le Dr Madec. Avec l’augmentation attendue du nombre d’hommes qui souhaiteront bénéficier d’une chirurgie de recanalisation, la question de cet apprentissage s’invite à la table des urologues.
L’efficacité dépend du délai écoulé après la vasectomie
Les chiffres d’efficacité se sont améliorés avec les techniques chirurgicales et l’expertise des praticiens, atteignant 70 % de réussite (définie comme la présence de spermatozoïdes dans le sperme). Le taux de grossesses naturelles obtenues par la suite est toutefois plus bas, d’environ 45 %. Les causes sont multifactorielles mais relèvent principalement de l’âge des deux partenaires qui influe sur la fertilité mais aussi sur le délai entre la vasectomie et la vasovasostomie. « Une chose est sûre, quels que soient le délai et l’âge, la fertilité n’est pas la même avant la vasectomie et après la chirurgie », indique le Dr Madec. Et de préciser : « On sait que la chirurgie donne de bons résultats dans les trois premières années suivant la vasectomie, et les plus mauvais sont observés à 10 ans et plus ».
D’après un rapport Epi-Phare de 2022, « dans les études antérieures hors France, les hommes ayant un désir d’enfant après vasectomie s’adressaient à des centres de médecine de reproduction en moyenne 9 à 10 ans après leur stérilisation ». Dans sa pratique à l’hôpital Foch, le Dr Madec constate un regret émanant dans les 3 à 5 ans après l’opération de contraception définitive.
En cas d’échec, si le patient entame un parcours d’AMP, il devra faire une biopsie testiculaire en vue de congeler les spermatozoïdes, si elle n’a pas été réalisée pendant la vasectomie. Et lors de la vasovasostomie, les urologues la réalisent en préventif systématiquement pour éviter une nouvelle intervention chirurgicale aux concernés.
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce
La prescription d’antibiotiques en ville se stabilise