Même si un touriste sur 2 sera victime d’une pathologie infectieuse durant son voyage, les infections ne représentent que 1 à 3% des décès, probablement grâce à l’amélioration et à la diffusion des mesures préventives. Le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire vient de publier ses conseils pour 2018.
La mise à jour précise les recommandations sur l’encéphalite japonaise en fonction des régions de chaque pays et de la saison. Sur la fièvre jaune, les recommandations tiennent dorénavant compte de la provenance du voyageur, des escales éventuelles, et de l’âge. Sur le paludisme, la majorité des séjours conventionnels dans les zones à faible risque d’Amérique et d’Asie tropicales autorise une simple protection antivectorielle, sans chimioprophylaxie… mais il n’y a pas de protection absolue et toute fièvre au retour des tropiques nécessite une consultation urgente, d’autant que 3 % des paludismes à P. falciparum sont encore observés au-delà de 2 mois après le retour. Les produits à base de DEET disposent maintenant d’une AMM, et sont reconnus comme apportant une protection contre les tiques.
La médecine du voyage commence dès le transport, puisqu’un vol en avion double le risque de thrombose veineuse. La médecine du voyage est aussi celle de l’après-voyage : on connaît bien maintenant l’association entre le tourisme et le risque de portage de bactéries multirésistantes (BMR) et notamment des entérobactéries productrices de bêtalactamases à spectre étendu (BLSE). Le risque est maximal après un séjour en Asie -en particulier en Inde- d’autant plus qu’il y a eu un épisode diarrhéique et/ou une antibiothérapie. 25 % des infections urinaires chez des voyageurs seraient dues à des BLSE, modifiant l’antibiothérapie de première intention.
La polyvalence du médecin généraliste le sensibilise également au risque de mutilation sexuelle sur les jeunes filles. Enfin, le développement du « tourisme médical », notamment pour les soins dentaires et la chirurgie plastique, expose au risque viral (VIH, hépatites B et C) et également à l’acquisition de BMR.
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