Le tabou est enfin levé. En matière de vaccins à ARNm, « la France ne peut pas rester en retard comme elle l'est actuellement », a lâché le Pr Brigitte Autran, la présidente du Covars (Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires) lors d'une conférence de presse. Dans l'excellent rapport rédigé par le Covars, l'échec français fait l'objet d'une rude analyse. L'Hexagone accuse un retard à la fois dans le nombre de laboratoires de recherche et d'industriels maîtrisant la technologie mais aussi dans l'évaluation clinique de ces produits. Le fossé s'est creusé certes avec les États-Unis mais aussi avec d'autres pays de l'Union européenne. Faut-il parler de déclassement scientifique ? L'Allemagne, avant la survenue de la pandémie, a fait un pari, l'a gagné puis a accompagné ses entreprises. Le gouvernement a ainsi accordé plus de 745 millions d'euros à BioNTech et Curevac en complément d'un prêt européen de 100 millions d'euros. Cet effort s'est poursuivi avec l'octroi d'une subvention de trois milliards d'euros versée à ces deux firmes. L'enjeu est de renforcer les capacités de production vaccinale à l'horizon 2029. On ne rappellera pas le rôle joué par le gouvernement américain qui avait accompagné Moderna dès sa création en 2010 et les travaux de recherche de l'université de Pennsylvanie qui ont mené à la formulation d'un acide ribonucléique modifié, pièce maîtresse utilisée dans la production des vaccins à ARNm de Pfizer BioNTech et Moderna. En réponse, le Covars appelle le gouvernement français à investir massivement dans la technologie des vaccins à ARNm. Reste toutefois un dernier tabou. Pourquoi les scientifiques français ont été si peu nombreux, avant 2020, à alerter l'opinion sur l'urgence à explorer ce nouveau domaine ?
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque
Autisme : la musique serait neuroprotectrice chez les prématurés
Apnée du sommeil de l’enfant : faut-il réélargir les indications de l’adénotonsillectomie ?
Endométriose : le ministère de la Santé annonce une extension de l’Endotest et un projet pilote pour la prévention