-Jama : Alors qu’en France l’idée d’un dépistage systématique de l’hépatite C a été retoquée récemment par la HAS, aux Etats-Unis les experts de l’US Preventive Services Task Force (USPSTF) viennent au contraire de se prononcer en faveur d’une telle stratégie. Publiées dans le JAMA, leurs nouvelles recommandations préconisent de dépister au moins une fois dans leur vie toute la population entre 18 et 79 ans. Un contrôle plus régulier est proposé pour les personnes à risque, (patients infectés par le VIH, transfusés, utilisateurs actuels ou anciens de drogue par voie intra-veineuse, etc.)
Considérant que l’hépatite C est plus mortelle que 60 maladies infectieuses dont le VIH, les experts ont revu leurs recommandations antérieures, qui dataient de 2013, à l’aulne des progrès thérapeutiques réalisés depuis. Avec les nouveaux antiviraux d’action directe, la réponse virale est en effet bien meilleure avec plus de 95 % de réponse soutenue contre 68 à 78 % avec l’ancien schéma à base d’interféron/ribavirine.
En se basant sur les données d’une revue de la littérature également publiée dans le JAMA, l'USPSTF conclut « avec un niveau de certitude modérée que le dépistage de l'infection par le VHC chez les adultes âgés de 18 à 79 ans présente un avantage net substantiel ».
Cette revue de la littérature a passé aux cribles les données de plus de 80 nouvelles études publiées depuis 2013. Même s’il n’existe « pas de preuves directes des bénéfices cliniques du dépistage », les auteurs confirment une association entre réduction persistante de charge virale d'une part et diminution de la mortalité et du risque de carcinomes hépatocellulaires d'autre part. C'est pour eux un critère indirect en faveur du dépistage.
En France, les hépatologues de l’AFEF plaident depuis 2017 pour un dépistage systématique mais les autorités n’ont pas suivi pour le moment. À l’issue d’une réévaluation médicoéconomique, la HAS s’est en effet prononcée contre cette stratégie jugée « peu coût efficace », plaidant au contraire pour le renforcement du dépistage ciblé dans les populations les plus à risque.
-Journal of Intermal Medicine : La chirurgie de l’obésité augmente le risque de fractures
Le bypass gastrique multiplie par plus de deux le risque de fractures (RR de 2,58). Soit un risque plus fort que les autres interventions qu’il s’agisse de la gastroplastie ou de plicature gastrique qui elles aussi majorent le risque de fracture. L’étude a inclus 2007 patients suédois ayant subi un des trois types d’intervention pour obésité. Ils ont été comparés à 2040 sujets contrôles au cours d’un suivi de 15 à 18 ans. En valeur brute, le taux de fractures était de 22,9 pour 1000 personnes années dans le groupe bypass alors que ce taux était environ deux fois moindre dans les autres groupes ayant bénéficié d’une autre modalité (10,7 et 10,4). Par comparaison, le taux de fracture dans le groupe non opéré était de 9,3.pour 1 000 personnes années. Au total, 229 fractures supplémentaires sont rapportées dans le groupe traité par bypass. Ce sur-risque doit être gardé en mémoire pour le suivi à long terme des patients ayant bénéficié d’une chirurgie pour obésité surtout s’il s’agit d’un bypass.
L’hypothèse est une fragilisation osseuse par la perte de poids, une augmentation des risques de chutes par manque de vitamines ou une malabsorption.
-PLoS One : Les fermetures de maternité, facteur de risque obstétrical
Une étude rétrospective française montre que les fermetures de maternité augmentent le risque obstétrical à la fois pour la mère et l’enfant du fait d’accouchements plus fréquents hors structures de soins spécialisées. L’étude menée sur plus de 2 millions d’accouchements entre 2012 et 2014 a rapporté 3 naissances survenues hors maternité pour 1 000 naissances. La distance entre le domicile et la maternité était le facteur principal des naissances hors maternité. Celles-ci étaient associées à un sur risque de décès maternel (RR de 6,5) et de complications néonatales, décès, hospitalisations, hypothermie. Les auteurs en concluent que les équipes d’urgence doivent être mieux préparées à ces prises en charge d’accouchement hors maternité.
-Annals of Internal Medicine : La lipodystrophie, autre cause de stéatose hépatique non alcoolique ?
Si l’obésité fournit un contingent important de stéatose hépatique non alcoolique, des chercheurs allemands en définissent une nouvelle version chez le patient mince. Ils ont découvert ce cas chez une femme traitée pour un mélanome avec un inhibiteur de checkpoint (nivolumab). La patiente a souffert d’une très importante perte de poids compliquée par la survenue d’un diabète, d’une fonte spectaculaire de la graisse sous-cutanée, d’une sévère inflammation du tissu adipeux et de perturbations du bilan hépatique et lipidique avec une stéatose hépatique. Le traitement par pioglitazone a perms une résolution des signes hépatiques et une restauration de la graisse sous-cutanée.
Les auteurs concluent qu’il faut désormais évoquer ce diagnostic, en particulier, chez les patients souffrant de lipodystrophie symptomatique d’un effet indésirable de traitement anti-tumoral. Ce pourrait être le cas aussi pour les patients recevant un traitement anti-VIH où la lipodystrophie est un effet indésirable bien connu des antirétroviraux.
-NEJM : VIH, les traitements injectables mensuels confortent leur efficacité
Deux études de phase III montrent que la maintenance de la suppression de la charge virale est faisable avec une injection mensuelle de deux antirétroviraux. La mise à disposition d’un traitement combiné en une seule prise a déjà changé la donne en termes d’observance et de pronostic. Désormais, s’entrouvre la possibilité d’un traitement injectable longue durée d'action avec les résultats positifs en 48 semaines des deux essais ATLAS (Antiretroviral Therapy as Long Acting Suppression) et FLAIR (First Long-Acting Injectable Regimen) cumulant près de 600 patients. Les patients étaient déjà avec une charge virale nulle sous traitement quotidien oral avant d’être traité par le schéma injectable. Le schéma mensuel simplifié mensuel fit aussi bien que la prolongation de la prise orale des antirétrovirau en termes de maintenance de la charge virale.
-NEJM : Diagnostic du cancer de la prostate, une nouvelle étude en faveur de l’IRM
Associer IRM et biopsie permet de mieux détecter les formes agressives de cancer de la prostate, selon une étude du National Cancer Institute qui montre que cette stratégie combinée est plus précise et surtout qu'elle évite de passer à côté des tumeurs agressives. L’étude a porté sur 2 103 hommes avec biopsie guidée par IRM et biopsie systématique seule. 1 312 ont eu un diagnostic de cancer et 404 patients ont subi une résection prostatique. La détection des cancers de haut grade était meilleure avec la biopsie guidée par IRM, une stratégie qui a permis de reclasser 21,8 % des tumeurs. Pour les opérés, les auteurs ont vérifié la fiabilité des deux méthodes combinées ou simple : seulement 3,5 % des cancers ont été reclassés en grade supérieur avec la biopsie guidée alors que ce taux de reclassement était de 16,8 % pour la biopsie seule. Cette méthode pourrait permettre d’optimiser la surveillance active des formes peu évolutives afin d’éviter un traitement inutile et pourvoyeur potentiel de complications.
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