C’est une déception pour CureVac. Le laboratoire allemand, qui, il y a quelques jours, venait d’annoncer des retards, a fait état hier de la faible efficacité de son principal candidat vaccin contre le Covid-19 : le vaccin à ARNm CVnCoV.
D’après un communiqué de l'entreprise, l’analyse intermédiaire d’un essai pivot de phase 2b/3 conduit auprès de 40 000 volontaires européens et latino-américains a en effet montré que CVnCoV ne « remplissait pas les critères de réussite » prédéfinis par le laboratoire. De fait, si l’innocuité du vaccin apparaîtrait rassurante, son efficacité ne dépasserait pas 47 %. Et ce même contre les formes sévères de Covid-19.
Les variants préoccupants en cause
Face à ces mauvais résultats, le laboratoire incrimine la diffusion de nouveaux variants. Sur les 124 cas de Covid-19 survenus pendant l’essai ayant donné lieu à un séquençage, « un seul cas était attribuable à la souche initiale de SARS-CoV-2 » alors que près de 60 % étaient dus à des variants préoccupants, rapporte CureVac. Le reste des infections enregistrées auraient été causées par des variants moins courants tels que le variant Lambda (identifié pour la première fois au Pérou), ou par un autre clone qui semble avoir émergé en Colombie. « Démontrer une efficacité élevée face à cette diversité de variants sans précédent est difficile », plaide le laboratoire.
Malgré cette situation et ces chiffres décevants, CureVac promet qu’il n’abandonnera pas en cours l’étude de ce candidat vaccin, qui était considéré au début de la pandémie comme l’un des plus prometteurs, rappelle l’AFP.
Face aux variants, la société aurait toutefois commencé à développer de nouveaux candidats vaccins de seconde génération. « L’environnement riche en variants [observés pendant l’essai de CVnCoV] souligne l’importance de développer de prochaines générations de vaccins alors que de nouveaux variants continuent d’émerger », plaide CureVax.
Plus de 90 % d’efficacité pour le candidat de Novavax
En attendant ce vaccin de nouvelle génération de CureVac, d’autres candidats semblent mieux placés que CVnCoV pour une prochaine autorisation. C’est notamment le cas du vaccin sous-unitaire (fondé sur une protéine recombinante) avec adjuvant de Novavax.
En effet, à l’issue d’un essai de phase 3 conduit sur près de 30 000 sujets américains et mexicains, la société américaine a annoncé en début de semaine des résultats très encourageants pour ce vaccin qui peut être conservé simplement au réfrigérateur. En particulier, le produit aurait montré non seulement un profil d’innocuité rassurant, mais surtout une efficacité globale d’environ 90 %. Son efficacité atteindrait par ailleurs 93 % contre les variants préoccupants et d’intérêt prédominants, et même 100 % contre les autres souches virales ainsi que contre les formes modérées ou sévères de Covid-19.
Des résultats prometteurs qui semblaient néanmoins attendus. Comme l’expliquait il y a près de deux mois le Pr Odile Launay, infectiologue au Centre d’investigation clinique en vaccinologie Cochin-Pasteur, les vaccins sous-unitaires avec adjuvant pourraient permettre d’obtenir des titres d’anticorps plus élevés et ainsi induire une haute protection y compris vis-à-vis des variants. « On pense en effet que l’obtention d’anticorps à des concentrations très élevées devrait avoir un impact sur la réplication du virus, même s’ils ne sont pas directement adaptés au variant », rapporte-t-elle. Reste toutefois à valider cette hypothèse avec le vaccin de Sanofi-Pasteur, lui aussi sous-unitaire et dont les premiers résultats devraient arriver cet automne, selon le Pr Launay.
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