Ces deux chiffres, à eux seuls, soulignent la question vitale et essentielle du délai de prise en charge du patient dès la survenue de son AVC. À l’occasion d’un colloque « Prise en charge en urgence de l’infarctus cérébral aigu en 2016, nouvelles stratégies en Languedoc Roussillon », organisé par les laboratoires Boehringer Ingelheim en février 2016, les experts ont rappelé que la première action en cas d’AVC est d’appeler le 15 et rien d’autre, le premier geste qui devrait être connu de toutes et de tous.
Les médecins régulateurs du Samu sont les seuls capables de réaliser un score rapide et de mettre tout en œuvre pour diriger le patient vers une unité neurovasculaire (UNV). Si la distance est inférieure à une heure, le transport en ambulance est envisagé, au-delà, le recours à l’hélicoptère est à privilégier, pour autant que le début des signes de l’accident ait pu être daté. A moins de trois heures, le bénéfice de la thrombolyse IV a été prouvé quel quel soit l’âge. Au delà de 3 à 4h30, la thrombolyse est contre-indiquée et le patient doit être thrombectomisé. La majorité des AVC se produisant entre 6h00 et 12h00, on peut estimer qu’un AVC au réveil vient juste de se produire et peut être pris en charge comme un AVC aigu. Autre indication de la thrombectomie, l’occlusion des gros troncs carotidiens.
Ainsi en Languedoc Roussillon, 40 % des patients sont pris en charge en UNV et seulement 20 % d’entre eux sont thrombolysés. Les autres relèvent d’une autre prise en charge médicale ou de la thrombectomie. Pour les spécialités, de gros efforts doivent être réalisés sur les patients qui ne sont pas orientés vers les UNV limités par le nombre de lits : il s’agit notamment d’améliorer les filières d’aval notamment en gériatrie et levant les blocages de sortie par exemple.
Autres leviers de progrès dans la prise en charge identifiés par les professionnels, la formation des secouristes au dépistage des AVC pour diminuer les temps au chevet du patient. Il faudrait permettre aux pompiers d’accéder aux patients en dehors de leur département par la signature de convention ASR-SDIS et leur formation à la prise en charge en urgence de cette pathologie pour ne pas avoir attendre l’arrivée des Samu est indispensable comme c’est le cas fréquemment. Enfin, beaucoup d’espoirs sont mis dans la télé-AVC dans cette région qui compte sept unités neurovasculaires à moins de une heure sur le littoral, mais qui laisse des situations éloignées complexes, comme Mende en Lozère et le plateau Cerdan. L’élargissement de cette ancienne région à la région Midi Pyrénées devrait rebattre les cartes de cette régulation, notamment à l’Est du Languedoc Roussillon.
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