Quelques semaines avant que la HAS ne dévoile ses recos sur la dépression de l’adolescent, le Pr L.Tandonnet (CHU de Nantes) a détaillé l’actualité des connaissances sur ce thème. L’important, a t–il souligné, est, avant tout de distinguer une « dépressivité » accompagnant le développement de l’adolescent d’un véritable trouble dépressif caractérisé, susceptible de retentir durablement sur le fonctionnement. Il a rappelé que les critères du diagnostic reposent sur les mêmes piliers que chez l’adulte, mais aussi que la dépression de l’adolescent peut passer inaperçue pour plusieurs raisons. Ainsi, les manifestations comportementales non mentalisées (accidents à répétition, plaintes douloureuses corporelles, etc.), l’irritabilité, la réactivité de l’humeur, ou l’inversion des signes instinctuels (sommeil, appétit, désir sexuel), peuvent amener à une errance diagnostique et doivent donc faire l’objet d’une attention particulière.
L’approche relationnelle en première intention
Selon les recos actuelles, sur le plan thérapeutique, c’est l’approche relationnelle qui vaut en première intention. Dans les formes modérées à sévères ayant résisté à ce premier engagement relationnel, les antidépresseurs sérotoninergiques – et en particulier la fluoxétine – ont montré leur intérêt pour améliorer la réponse et diminuer le taux de rechute à court terme. Le Dr Benoit Maillet (CHU de Nantes) a rappelé le contexte dans lequel la dépression du jeune adulte prend place. Celui d’une société hypermoderne ayant une forte exigence de performance, et en même temps une aspiration à un épanouissement immédiat, où l’enfant hyperinvesti par les parents est devenu le pivot de la famille. Il a évoqué les masques divers que peut prendre la dépression dans ce cadre (impulsivité, conduite à risques, addiction, répétition de la mise en échec dans les études), pouvant aller jusqu’au syndrome de Hikikomori, (retranchement du monde, avec un ado qui ne bouge plus de sa chambre).
Enfin, le Dr Laure Mesquida (CHU de Toulouse) a abordé le problème de la prévention de la dépression et exposé les résultats d’un programme de dépistage en milieu scolaire. Il est basé sur le modèle cognitivo-comportemental et consiste à repérer un syndrome dépressif, grâce à des questionnaires distribués à l’ensemble des élèves de seconde, à évoquer avec eux ce qu’est la dépression , à aider l’ado à comprendre ce qu’il ressent, à développer ses habiletés sociales, ses capacités d’auto-observation et ses capacités cognitives. Tout en mettant en œuvre l’apprentissage de techniques de relaxation et de gestion du stress ainsi qu’un travail sur l’estime de soi et la composante scolaire. Le bilan de cette action, menée sur 1 968 adolescents a abouti à une diminution des symptômes dépressifs en fin de programme, et cette méthode serait, selon les auteurs, bien adaptée au système scolaire français.
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