Œuvre de Gracia Da Orta, « Coloquios dos Simples e Drogas e Cousas Medicinais da Índia connut dès sa première édition un grand retentissement en Europe car il constituait le premier traité de médecine tropicale, le choléra et d'autres maladies exotiques y étant décrit pour la première fois.
Da Orta est né en 1501 à Castelo de Vida dans une riche famille juive originaire d’Espagne qui avait été expulsée au Portugal. Converti au christianisme comme le reste de sa famille, Da Orta poursuit des études de médecine à Salamanque et Alcala de Hénares, la patrie de Cervantès. Son diplôme obtenu, il s’installe à Lisbonne où sa réputation grandit si rapidement que le roi Jean III en fait son médecin personnel.
Da Orta part aux Indes pour échapper à l’Inquisition
Mais, en 1534, il doit s’embarquer en toute hâte pour les Indes, malgré l’interdiction qui était faite aux nouveaux chrétiens d’émigrer, pour échapper à l’Inquisition et s’installe à Goa. En plus de l’exercice de la médecine, Da Orta fait aussi le commerce de pierres précieuses et d’onguents locaux.
En 1543, il épouse Brianda de Solis, elle aussi Nouvelle Chrétienne, dont il a deux filles. Malgré sa conversion, Da Orta se sent toujours juif et il n’hésite pas à affirmer en privé que « la loi de Moïse est la seule vraie loi » . Sa mère et deux de ses sœurs qui avaient été emprisonnées comme juives parviennent à le rejoindre aux Indes en1549.
[[asset:image:4521 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]Mais l’Inquisition va étendre son pouvoir jusqu’aux Indes avec l’ouverture d’un tribunal à Goa. Les persécutions contre les Juifs et les Nouveaux Chrétiens redoublent et, en 1568, la sœur de Da Orta, Catarina, est condamnée au bûcher pour judaïsme. Le médecin portugais va mourir un an plus tard, sans avoir eu affaire directement aux tribunaux de l’Inquisition. Mais, douze ans plus tard, il est condamné à son tour à titre posthume pour judaïsme et son corps exhumé est brûlé en autodafé.
Une formidable compilation sur la pharmacopée minérale et végétale
Durant les trente années qu’il aura passées aux Indes, Da Orta aura réuni une formidable compilation sur la pharmacopée minérale et végétale des Indes orientales, grâce notamment au jardin botanique qu’il a créé sur l’île de Bombay où il rassemble des plantes venues d’Inde et d’Europe mais aussi de Chine et d’Iran. Cette connaissance exceptionnelle abouti à la publication de son « Colloque des simples et des drogues de l’Inde » qui, après avoir été traduit en latin par le botaniste Charles de L’Écluse en 1572 le sera aussi en espagnol par Cristovao de Costao en 1575 et en français en 1602 par Antoine Collin. Notons aussi que cet ouvrage renferme le premier poème écrit par Camoens, le grand poète lusitanien.
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