Face à la recrudescence de la poliomyélite dans certains pays, le HCSP vient d’émettre de nouvelles recommandations pour la vaccination anti polio des voyageurs.
10 pays concernés
Alors qu’en Juin dernier, les recommandations sanitaires aux voyageurs prônaient essentiellement le respect du calendrier vaccinal en vigueur, l’avis du HCSP publié ce matin va plus loin et propose une vaccination additionnelle quasi systématique pour toute personne en partance pour une destination à risque.
Actuellement 10 pays sont concernés dont 3 où la poliomyélite est endémique avec exportation de virus hors des frontières (Pakistan, Syrie et le Cameroun) et 7 dans lesquels une circulation active de virus polio sauvages est observée mais sans exportation documentée (Afghanistan, Guinée Equatoriale, Ethiopie, Irak, Israël, Nigéria et Somalie).
Protection individuelle …et collective
Pour tout séjour de moins de 4 semaines dans l’un de ces pays, le HCSP considère « qu’au titre de la protection individuelle et si ces personnes sont à jour de leur vaccination il n’existe pas de justification à leur administrer une dose additionnelle de vaccin car elles ne présentent pas de risque de contracter la poliomyélite ». Cependant, « au titre de la protection collective, ces personnes peuvent être infectées par un virus polio au cours de leur séjour et être à l’origine de sa dissémination dans leur entourage, surtout si leur vaccination date de plus de un an ». En pratique, le HCSP préconise donc que « les voyageurs dont la dernière vaccination date de plus de un an reçoivent avant leur départ une dose de vaccin contenant la valence polio idéalement dans le mois précédant leur départ ». Pour les personnes non à jour ou ignorant leur statut, la vaccination avant le départ à l’aide d’un vaccin combiné contenant la valence polio est préconisée. La pratique de tests sérologiques pour évaluer le niveau d’immunité n’est pas recommandée
Concernant les personnes qui projettent de se rendre dans un des pays infecté par le virus polio pour plus de quatre semaines, le HCSP se veut pragmatique et propose une dose de rappel systématique puisque de toute manière « un rappel de vaccination leur sera probablement exigé par le pays de destination au cours du séjour ou lors de la sortie du territoire ».
La réintroduction des vaccins vivants envisagée mais non retenue
Concernant le choix du vaccin, la réintroduction des vaccins vivants atténués a été envisagée mais non retenues, en raison notamment d’un risque potentiel de poliomyélite vaccinale avec ce type de vaccin . Ainsi, même si les vaccins polio inactivés n’empêchent pas totalement l’infection et la circulation des virus polio sauvages, le HCSP leur donne la préférence,
Cette nouvelle feuille de route intervient alors que depuis Mai l’OMS considère la poliomyélite et la lutte contre la dissémination du virus comme une urgence de santé publique de portée internationale.
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