Alors que le nombre de femmes ostéoporotiques en France est de l’ordre de 3 millions, « sur les cinq dernières années, le nombre de prescriptions d’antiostéoporotiques a diminué d’environ 10 % par an, passant de 1 150 000 femmes traitées en 2010 à seulement 800 000 en 2014 », alerte le GRIO à l’occasion de la journée mondiale contre l’ostéoporose.
Pour la société savante, ce recul des prescriptions ne reflète pas un meilleur ciblage des patientes à traiter mais signe un réel « déficit de prise en charge ».
En témoignent les données publiées récemment par la CNAMTS. "Entre 2011 et 2013, le nombre de prescription de DMO a chuté de 6 %, rapporte l’assurance maladie tandis que le nombre de femmes de plus de 50 ans hospitalisées pour fracture a augmenté de 10 % sur la même période".
Face à ce constat, le GRIO identifie plusieurs pistes de progression.
La société savante souhaite faciliter le dépistage en sensibilisant les patientes de façon précoce, dès la ménopause. Le GRIO table aussi sur la simplification des recommandations. En 2012, celles émises par la société française de rhumatologie (SFR) avaient déjà fait un pas dans ce sens en basant la stratégie de prise en charge sur le mode d’entrée dans la maladie. La prochaine mouture attendue pour la fin de l’année devrait aller encore plus loin.
Enfin, les experts misent sur la construction de parcours de soins plus adaptés aux patientes ostéoporotiques. Certains hôpitaux ont déjà mis en place des « filières fractures » qui permettent aux patientes de bénéficier d’une prise en charge optimisée après un passage aux urgences ou en service de traumatologie pour une première fracture. L’objectif est que ces patientes puissent toutes bénéficier, dans les suites de leur hospitalisation, d’une évaluation clinique et biologique, d’une mesure de la DMO et d’une proposition de traitement si besoin. La prise en charge via ces filières a démontré son efficacité avec moins de récidives et une diminution de la mortalité. Cependant ces structures restent rares et ne bénéficient pas pour le moment de financement dédié.
De façon complémentaire, la CNAMTS vient de lancer un PRADO « fragilité osseuse » visant à faciliter le retour à domicile des patientes ayant subi une intervention pour fracture et à optimiser le relais de prise en charge avec le médecin traitant.
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