Neurologue de réputation mondiale, spécialiste du système nerveux, Louis Lapicque est né le 1er août 1866 dans les Vosges, à Épinal où il suit sa scolarité au collège local. Après avoir fondé en 1884, le « football association », le premier club de football à voir le jour dans l’Est de la France, Lapicque va entamer des études de médecine à Paris, obtenant son doctorat en 1895. En 1897, il obtient aussi le titre de docteur en sciences.
Sous l’influence de Paul Broca, il s’intéressa aussi à l’anthropologie, devenant membre à vie de la Société d’Anthropologie de Paris en 1892. Cette année-là, il sera d’ailleurs mandaté par le ministère de l’Instruction Publique pour mener une mission sur la morphologie humaine auprès des Négritos dans le Sud-Est asiatique. Il réalisera une deuxième mission du même type en 1903 auprès des populations dravidiennes du sud de l’Inde. Parallèlement, Lapicque, après avoir obtenu un poste de maître de conférence à la Faculté des Sciences de Paris, devint titulaire de la chaire de physiologie générale dans la même faculté.
Premier à définir la chronaxie
En 1903, alors qu’il est devenu membre de l’Académie de médecine et de l’Académie des Sciences, il entame des travaux sur l'excitabilité nerveuse humaine par le courant électrique. Il développe la notion de seuil d’excitabilité en fonction du temps, ce qui le conduit en 1907 à définir la chronaxie, c’est-à-dire une valeur qui sert à mesurer la vitesse d’excitabilité d’un tissu qu’il soit nerveux ou musculaire. Lapicque publia aussi un article en neurosciences computationnelles et théoriques resté célèbre, en introduisant le modèle « intègre et tire » (« integrate and fire ») toujours très usité aujourd’hui. Républicain et franc-maçon, Lapicque fut un des premiers à prendre la défense d’Alfred Dreyfus et avec, Victor Basch, il participa à la création de la Ligue des Droits de l’Homme le 10 avril 1898. Socialiste convaincu, Lapicque milita aussi pour les droits de la femme, la laïcité et la liberté de culte et collabora à la création de l’hebdomadaire « L’Ouvrier Vosgien, journal d’éducation et de défense ouvrière ».
[[asset:image:6786 {"mode":"small","align":"right","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]Médecin-chef au 53e Régiment d’infanterie durant la Première Guerre Mondiale, Lapicque se consacra à l’écriture après celle-ci publiant notamment :
- L'Excitabilité en fonction du temps. La chronaxie, sa signification et sa mesure, 1926
- La Machine nerveuse, 1943
- L'Isochronisme neuromusculaire et l'Excitabilité rythmogène, 1947.
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