Le neurologue français, dont le nom reste inévitablement aujourd’hui associé à celui de Guillain, est né à Nantes où il commence ses études médicales avant de monter à Paris faire son internat. Là, il eut notamment pour professeur Achille Souques – connu pour ses recherches sur la maladie de Parkinson et pour avoir été un des fondateurs de la Société de neurologie de Paris – et pour condisciple, Joseph Babinski.
Durant la Première Guerre mondiale après avoir servi au front dans le service des ambulances, il intègre l'unité neurologique de la 6e Armée dirigée par Guillain. Les deux médecins vont rapidement s’apprécier et une collaboration durable, qui se poursuivra bien au-delà de la guerre, va leur permettre notamment de faire la description de ce qu’on appellera par la suite syndrome de Guillain-Barré. En 1859, un médecin français, Octave Landry, avait déjà décrit en détail un trouble nerveux paralysant les jambes, les bras, le cou et les muscles respiratoires. Mais c’est la découverte par Quincke en 1891 de la possibilité de prélever le liquide céphalo-rachidien par ponction lombaire, qui a ouvert la voie à Georges Guillain, Jean- Alexandre Barré et André Strohl pour montrer en 1916 l'anomalie caractéristique d'une augmentation des protéines du liquide céphalo-rachidien avec numération normale des cellules chez deux soldats avec paralysie généralisée transitoire. Depuis lors, le terme de « Syndrome de Guillain-Barré » est utilisé pour désigner cette pathologie.
La guerre terminée, Barré est nommé professeur à la faculté de médecine de Strasbourg. Neurologue désormais reconnu, il va multiplier les publications et va publier tout au long de sa carrière près de 800 articles scientifiques. I est aussi à l’origine de la création de la Revue d'oto-neuro-ophtalmologie.
En 1953, alors qu'il se rend à un congrès à Lisbonne, Barré est victime d'un accident vasculaire cérébral avec hémiparésie. Ce qui ne l’empêchera pas , guéri, de participer encore à de nombreux cénacles scientifiques jusqu’à sa mort le 26 avril 1967, à Strasbourg.
Jean-Alexandre Barré a laissé son nom à d’autres signes ou syndromes :
- le signe de Barré : signe clinique d'un trouble pyramidal ;
- le syndrome Barré-Liéou : ce syndrome se caractérise par des manifestations arthritiques qui impliquent les troisième et quatrième vertèbres cervicales, avec lésions du disque cervical et irritation du nucleus crânien ;
- le syndrome Barré-Masson : tumeur bénigne du corps du glomus.
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