Né le 15 avril 1862 à Bologne, Bignami après avoir passé son doctorat à Rome en 1882 fut nommé professeur extraordinaire de pathologie à l’université royale de Rome. En 1898, ses recherches sur le paludisme vont contribuer à le rendre célèbre après qu’il ait démontré que le vecteur en est le moustique. Pour étayer son hypothèse, Bignami n’avait pas hésité à se faire piquer par des anophèles provenant de régions à haute incidence de paludisme et à contracter ainsi la maladie. Le 28 novembre 1898, devant l’Accademia dei Lincei. Bignami, le zoologiste Giovanni Battista Grassi et un autre spécialiste de la malaria, Giuseppe Bastianelli, purent ainsi démontrer que le moustique transportait, via son système digestif, le Plasmodium, responsable du paludisme.
Bignami décrivit aussi avec Ettore Marchiafava la maladie qui porte leur nom. Cette affection, observée chez un buveur de chianti, est une maladie neurologique d'apparition progressive caractérisée par la démyélinisation puis la nécrose et atrophie du corps calleux. Lors de l’autopsie du patient, Machiafava et Bigmani avaient remarqué que les deux tiers du corps calleux étaient nécrosés. Cette maladie est classiquement associée avec l'alcoolisme chronique et parfois avec des carences nutritionnelles.
En 1917, Bignami fut nommé professeur de médecine, à l’université de Rome, fonction qu’il occupe jusqu’en 1921.
Le 13 juillet 1919, Bignami fut aussi mandé par le Vatican pour examiner les stigmates de Padre Pio. Ce moine capucin, qui sera par la suite canonise par Jean-Paul II le 16 juin 2002 sous le nom de saint Pio de Pietrelcina, avait manifesté le 20 septembre 1918, d’impressionnants stigmates : plaies sanguinolentes aux mains, aux pieds et au thorax. Alors qu’il priait devant le crucifix du sanctuaire de la chapelle du couvent de San Giovanni Rotondo, il ressentit une vive douleur dont il témoigna ainsi : « Comment décrire ma crucifixion ? Je me trouvais au sanctuaire, après avoir célébré la messe, lorsque je fus envahi d’une paix qui ressemblait à un doux sommeil. Tous mes sens entrèrent dans une quiétude indescriptible. Cela se produisit en l’espace d’un éclair. Un personnage mystérieux m’apparut, ressemblant à celui que j’avais déjà vu le soir du 5 août. Sa vue me saisit. Je ne saurais dire ce que je ressentis à cet instant et je serais mort si le Seigneur n’était pas intervenu pour soutenir mon cœur qui bondissait dans ma poitrine. Le personnage disparut et je constatai que mes mains, mes pieds et mon côté étaient percés et ruisselaient de sang. Vous imaginez mon tourment. Je le ressens encore chaque jour. La plaie au côté saigne continuellement, mais surtout du jeudi soir au samedi. Père, je me meurs de peine pour le tourment que je ressens en mon âme. Jésus, si bon, me fera-il la grâce de soulager la confusion que j’éprouve pour ces signes extérieurs ? »
La crucifixion et les stigmates évoqués par Padre Pio rappellent évoquent évidemment le Christ et les plaies qui lui furent nfligées, aux mains et aux pieds par les clous et sur le flanc par la lance.
Dans les jours qui suivirent, Padre Pio chercha, en vain, à dissimuler ses plaies aux visiteurs venant prier au couvent, mais , rapidement, la rumeur enfla et, le 9 mai 1919, le quotidien « Giornale d’Italia » finit par révéler l’affaire au grand jour , suivi bientôt par le principal journal de Naples, « Il Mattino », qui consacra un long article au Padre Pio.
« Il est impossible d’expliquer ce phénomène »
Devant faire face à la notoriété grandissante du Padre Pio, le Saint-Office demanda au Dr Amico Bignami, le 12 juillet 1919, de donner son avis sur les stigmates de Padre Pio. Après avoir ausculté le moine capucin, le médecin constata : « Il est impossible d’expliquer ce phénomène à partir des connaissances que nous possédons au sujet de ces nécroses dont la localisation est parfaitement symétrique, et de la persistance des lésions, au dire du malade. »
Le supérieur des Capucins demande alors à un autre médecin, le Dr Enrico Morrica d’ausculter Padre Pio afin de connaître l’origine naturelle ou surnaturelle des stigmates. Celui-ci se montra sceptique : « Il s’agit de magnétisme animal issu de dangereux phénomènes morbides de psychologie collective. »
Un troisième médecin, le Dr Luigi Romanelli, appelé par le Saint-Office, fit à son tour une auscultation qui lève toute idée d’automutilation : « La blessure du thorax montre clairement qu’elle n’est pas superficielle. Les mains et les pieds sont transpercés de part en part. Je ne peux trouver une formulation clinique qui m’autorise à classer ces plaies. »
L’année suivante, en 1920, le Dr Giorgio Festa examina Padre Pio, faisant le diagnostic suivant : « Ces stigmates sont reliés harmonieusement entre eux, mais ils se soustraient au contrôle des recherches objectives de la science. ».
La polémique ne cessant d’enfler, le Saint Office finit par diligenter une enquête plus approfondie qui s’étendit sur quatre années, de 1924 à 1928. Finalement, médecins et psychiatres finirent par déclarer le Padre Pio sain et sincère…
Quelques années plus tard, l’archevêque de Cracovie, Monseigneur Wojtyla, le futur Jean-Paul II écrivit une lettre en latin à Padre Pio lui demandant de prier pour une mère de quatre enfants atteinte d’un cancer incurable, ce que fit Padre Pio, et cette femme, nommée Wanda Pótawska, fut guérie.
Des escarres conservées à fin de reliques
Parmi les innombrables miracles imputés par la suite à Padre Pio, le Saint-Siège finit par conclure, le 20 mars 1983, à l’authenticité de 73 d’entre eux. La Congrégation pour la cause des saints allait, dans la foulée, délivrer un avis favorable pour la béatification de Padre Pio. C’est ainsi que le 2 mai 1999, en présence de plus de 200 000 personnes rassemblées sur la place Saint-Pierre de Rome, le pape Jean-Paul II déclara Padre Pio « bienheureux ».Padre Pio. Et le 16 juin 2002, cle souverain pontife canonisa Padre Pio sous le nom de Sanctus Pius de Pietrelcina (saint Pio de Pietrelcina), l’Église reconnaissant officiellement ses stigmates. Des escarres détachées des stigmates furent conservées à fin de reliques, la tombe de Padre Pio devenant un haut lieu de pèlerinage.
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