Après avoir recommandé, le 30 janvier, de privilégier les alternatives à la quétiapine (Xeroquel LP et génériques) pour les initiations de traitement, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) émet de nouvelles conduites à tenir pour faire face aux tensions d’approvisionnement. Désormais, les patients en cours de traitement sont également concernés, « sauf en cas d’épisode dépressif caractérisé dans le cadre d’un trouble bipolaire ».
Dans une mise à jour publiée le 14 février, l’Agence insiste pour que la bascule vers les alternatives soit réalisée « dès que possible. » La prise en charge de l’insomnie ou des troubles du comportement chez les personnes âgées ne font pas partie des indications de la quétiapine, est-il rappelé. Par ailleurs, plusieurs alternatives (rispéridone, palipéridone, amisulpride et dérivés du valporate), également en tensions, « ne doivent pas être prescrites ».
Des alternatives selon les indications
Dans le traitement de la schizophrénie, peuvent être prescrits : l’aripiprazole (per os) ou l’olanzapine (per os) en première intention et les antipsychotiques de première génération en seconde intention. « Les médicaments à base d’aripiprazole injectable ne peuvent être utilisés qu’après stabilisation avec aripiprazole per os », est-il rappelé.
Pour le traitement des épisodes maniaques modérés à sévères dans les troubles bipolaires, plusieurs alternatives sont également disponibles : sels de lithium LI, carbamazépine, olanzapine et aripiprazole (per os) en première intention ; halopéridol et ziprasidone, en deuxième intention ; chlorpromazine (per os) en troisième.
Toujours dans les troubles bipolaires, la prévention des récidives chez les répondeurs à la quétiapine peut s’appuyer sur l’aripiprazole, l’olanzapine, les sels de lithium LI et la carbamazépine pour les épisodes maniaques et les sels de lithium LI, la lamotrigine et la carbamazépine pour les épisodes dépressifs.
Pour le traitement adjuvant des épisodes dépressifs majeurs chez des patients présentant un trouble dépressif majeur (TDM) et ayant répondu de façon insuffisante à un antidépresseur en monothérapie, l’ANSM renvoie aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) et de l’Association française de psychiatrie biologique et de neuropharmacologie (AFPBN).
Le passage d’une forme à libération prolongée (LP) vers une libération immédiate (LI, non commercialisée en France) est envisageable « lorsque le traitement par quétiapine doit être maintenu ou dans l’attente de la prescription d’une alternative, pour éviter toute interruption de traitement », est-il indiqué.
Le prescripteur doit alors indiquer l’équivalent posologique de la forme LI sur l’ordonnance et informer le patient des effets de somnolence et de vertiges associés à la forme LI. « Avertissez-les également qu’ils ne doivent pas conduire de véhicule ni utiliser des outils ou des machines avant de savoir quels effets ces gélules auront », insiste l’ANSM. Une mauvaise tolérance ou une moindre efficacité peuvent conduire à une adaptation du traitement à évaluer « au cas par cas ».
Préparations magistrales et dispensation à l’unité « en milieu de semaine »
Par ailleurs, un dispositif de préparations magistrales et de dispensation à l’unité sera « effectif en milieu de semaine » en pharmacies, indique l’ANSM. Un contingentement quantitatif et l’arrêt des exportations par les grossistes répartiteurs ont également été mis en place et un appel au mécanisme européen de solidarité volontaire a été émis.
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