« La violence est parfois à l'origine de la mesure de privation de liberté. Dans d'autres cas, c'est la privation de liberté elle-même qui suscite une réaction violente », écrit la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (GLPL) Adeline Hazan dans un rapport publié le 11 décembre dernier. Outre une réflexion passionnante sur la violence dans les lieux d'enfermement, certains éléments tirés de ce rapport mettent la focale sur les établissements psychiatriques. Alors que l'Observatoire national des violences en milieu de santé recueille des informations depuis sa mise en place en 2005, ce dispositif s'avère encore bien trop imparfait : les hôpitaux habilités en santé mentale signalent encore trop peu les faits de violence « alors même qu'ils y ont été sensibilisés et sont contraints pour certains événements graves à des signalements obligatoires ». Par ailleurs, aucune distinction n'est établie dans les données entre les personnes hospitalisées en service d'hospitalisation complète de psychiatrie de celles prises en charge en ambulatoire ni des patients recevant des soins sans consentement.
Manque de tout
De manière globale, la GLPL passe au crible les établissements de privation de liberté. Elle relève le manque de moyens aussi bien en termes de personnels, de lieux, de capacité d'accueil, de formation, d'encadrement, d'inégalités dans l'accès aux activités (ennui), d'analyse des pratiques. Sur ce dernier point, les hôpitaux recueillent un avis favorable : même si « cette manière de réfléchir collectivement aux actions qui ont été conduites paraît insuffisante, voire inexistante, les établissements hospitaliers sont les plus actifs au point d’envisager l’analyse d’évènements qui se sont bien déroulés ».
Démocratisation sanitaire
Pour remédier à ces nombreuses défaillances, la GLPL préconise quelques mesures de bon sens : la participation de la personne enfermée à son processus de soins, la démocratisation du lieu en créant des temps de rencontre entre personnes enfermées et personnels, un renforcement de la protection des professionnels en cas de crise ouverte avec les personnes privées de liberté. À quand le prochain rapport ?
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