La recherche avance dans le sarcome. Une étude publiée dans The Lancet a évalué l’association d’une immunothérapie, le pembrolizumab, avec le traitement standard du sarcome avancé des tissus mous localisé aux membres.
Pour ces patients habituellement traités par radiothérapie et chirurgie, l’ajout de pembrolizumab a permis d’améliorer « considérablement » la survie sans maladie. L’immunothérapie présente de plus une moindre toxicité que la chimiothérapie, également utilisée chez certains patients atteints de cette forme de sarcome.
Ce nouvel essai*, baptisé SU2C-SARC032, qui confirme l’apport des immunothérapies en oncologie pour le traitement de formes avancées, offre de nouvelles perspectives aux patients atteints de cette « maladie rare et complexe » comptant plus de 50 sous-types. Tout récemment, une étude française rapportait l’efficacité d’une association de chimiothérapie pour le léiomyosarcome, un sous-type histologique de sarcome des tissus mous.
« Étant donné que nous n'avons pas fait beaucoup de progrès dans le traitement de ces patients depuis des décennies, il est vraiment notable que le pembrolizumab peut améliorer les résultats au-delà de la norme actuelle de soins pour les patients atteints d'une maladie localement avancée », se réjouit la première autrice, la Pr Yvonne Mowery, dans un communiqué. Et le Pr David Kirsch, auteur senior, de rajouter : « Nous avons constaté que l'immunothérapie peut améliorer les résultats pour les patients atteints de la forme la plus agressive de la maladie, ce qui laisse supposer que l'immunothérapie est un moyen efficace d'améliorer la qualité de vie des patients. »
Amélioration du taux de survie sans maladie à 2 ans
L’essai a inclus 127 patients de 20 centres d’Amérique du Nord, d’Australie et d’Italie atteints de sarcome des tissus mous localisé aux membres de stade III et de grade 2 ou 3. Les patients du groupe contrôle (n = 63) ont reçu le traitement standard (radiothérapie néoadjuvante et chirurgie) et ceux du groupe traitement expérimental (n = 64) des perfusions pré- et post-opératoires de pembrolizumab ainsi que le traitement standard (1 à 14 jours après la première dose de pembrolizumab).
Au terme d’un suivi médian de 43 mois, les auteurs retrouvent plus fréquemment des effets indésirables graves dans le groupe traitement expérimental (56 %) que dans le groupe contrôle (31 %), mais aucun décès lié au traitement n'a été enregistré dans l'un ou l'autre groupe. L’équipe retrouve également une meilleure survie sans maladie, avec un taux de 52 % pour le groupe contrôle et de 67 % pour le groupe expérimental, et une durée de survie sans maladie plus longue (HR = 0,61), « ce qui indique que l'ajout du pembrolizumab a réduit le nombre de récidives ou de décès chez les patients ».
Les auteurs restent toutefois prudents sur l’amélioration de la survie globale, appelant à plus de données de surveillance, malgré une tendance de survie globale favorable dans le groupe expérimental (HR = 0,61). « Nous espérons que davantage de cliniciens commenceront à intégrer l'immunothérapie dans leur pratique pour ces patients, a déclaré la Pr Mowery, et que la réduction du nombre de patients développant des métastases conduira, à terme, à une amélioration de la survie globale ».
* L'essai est soutenu par la Sarcoma Alliance for Research Through Collaboration, SU2C Catalyst, Merck (MSD), l’Australia and New Zealand Sarcoma Association, Cancer Australia, le GPA Andrew Ursini Charitable Fund et le National Cancer Institute
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce