Une étude faite auprès de 301 patients ayant consulté entre janvier 2014 et décembre 2017 pour une suspicion de maladie de Lyme, a été conduite par le service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP, l'Inserm et la Sorbonne Université. Ce travail mené par le Pr Eric Caumes (AP-HP) montre que « plus de 80% des patients ont été diagnostiqués avec une pathologie différente et que le traitement antibiotique administré avant ou apès le diagnostic supposé de maladie de Lyme été inefficace dans 80% des cas », indique le communiqué de l'AP-HP publié ce jour. Cette étude a été publiée sur le site de Cinical infectious Diseases.
Parmi les 301 patients, 275 (91%) avaient été exposés à des morsures de tiques et 165 (54%) avaient été mordus par une tique. À la première consultation dans le service hospitalier, la moitié des patients (50,1%) avaient déjà reçu un traitement antibiotique ou anti-infectieux durant une durée moyenne de 34 jours (28-730), à raison de 1 à 22 traitements différents par patient !
Problèmes psy, articulaires, neurologiques...
À l’issue de cette étude, la maladie de Lyme a été confirmée chez 29 patients (9,6%) et a été jugée possible chez 9 (2,9%) d'entre eux. Une autre maladie a été diagnostiquée chez 80% des patients, souffrant de problèmes psychologiques (31,2%), de maladies rhumatismales ou musculaires (19%), de maladies neurologiques (15,2%) ou d'autres pathologies (33,7%).
En juin dernier, la HAS publiait les recommandations relatives à la maladie de Lyme pour mieux baliser la prise en charge et le parcours médical des patients. Ces recommandations avaient été sévèrement critiquées par certains spécialistes, dont le Pr Eric Caumes qui a conduit cette étude montrant clairement les problèmes de prise en charge inappropriée des patients, avec au passage une proportion importante d'erreurs diagnostiques.
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