La pollution de l’air tend à augmenter le risque de maladie veineuse thromboembolique (MVTE) chez les personnes exposées à de hautes concentrations de polluants, selon une étude publiée dans la revue Blood et portée par le National Heart, Lung, and Blood Institute aux États-Unis.
La MVTE, qui regroupe la thrombose veineuse et l’embolie pulmonaire, était en cause dans plus de 15 500 décès en 2013, une embolie pulmonaire étant renseignée dans plus de 80 % des cas, d’après Santé publique France.
Dans cette cohorte composée de 6 650 Américains, suivis en moyenne durant dix-sept ans, la qualité de l’air a été minutieusement enregistrée tous les quinze jours. À savoir : les particules fines de moins de 2,5 µm (PM2,5), les oxydes d’azote (NOx), le dioxyde d’azote (NO2) et l’ozone (O3). En moyenne, les concentrations de ces polluants de l’air étaient de 13,5 μg/m3 pour les PM2,5, et, pour le NO2, les NOx et l’O3, respectivement de 17,9, 36,1 et 22,2 parties par milliard (ppb).
Les particules fines ont un effet procoagulant
Pour un total de 248 évènements thromboemboliques veineux ayant mené à une hospitalisation (3,7 % de l’échantillon), le risque était 39 % plus élevé par hausse de concentration de PM2,5 de 3,6 μg/m3. L’augmentation du risque par hausse de 13,3 ppb de NO2 était quant à lui de 174 %, et de 121 % par hausse de 30 ppb de NOx. Aucun lien n’a été identifié pour l’ozone. La corrélation s’est maintenue en restreignant à une population de non-fumeurs.
Ainsi, cette étude met en évidence des effets procoagulants des PM2,5 et des oxydes d’azote, accentués par une exposition chronique à haute concentration, sans établir de causalité. « La pollution de l’air étant omniprésente, même une association modeste est suffisante pour induire un large nombre d’évènements thromboemboliques », soutiennent les auteurs. Ils exhortent à mettre en œuvre des moyens à large échelle pour réduire les risques cardiovasculaires portés par les polluants de l’air.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation