Bien joué pour les médecins du collectif "Strasbourg respire", qui n’ont cessé depuis un an de faire pression sur la métropole pour qu’elle prenne des mesures pour lutter contre la pollution qui affecte l’air de capitale alsacienne. L'eurométropole de Strasbourg s'est engagée vendredi à demander la mise en place de plans de circulation alternée et de réduction de vitesse sur l'autoroute. Et elle a sollicité la préfecture pour qu'elle étudie, "dans certains cas", la mise en place d'une circulation alternée, a annoncé Alain Jund, vice-président de l'Eurométropole chargé du climat et du développement durable. L'élu écologiste souhaite aussi obtenir une limitation à 70 km/h, de la vitesse sur l'A35, le principal axe autoroutier au nord de Strasbourg, en cas de pic de pollution.
Strasbourg va également rejoindre la plateforme initiée par la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, dans laquelle une trentaine de villes européennes s'engagent à réduire de 40% leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, a précisé le président de l'Eurométropole Robert Herrmann. Ces villes - parmi lesquelles Athènes, Bruxelles, Rome, Madrid, Lyon ou Bordeaux - s'engagent notamment à effectuer dans un premier temps des commandes de véhicules municipaux électriques ou hybrides, ou à acheter de l'électricité verte. Enfin, la métropole souhaite "concrétiser" incessamment une étude portant sur l'accès des véhicules lourds au centre-ville, avec des alternatives de transport plus adaptées au transport des marchandises en centre-ville, sur ce qu'elle appelle "le dernier kilomètre", a ajouté Alain Jund.
L'eurométropole accède ainsi à plusieurs revendications du collectif "Strasbourg respire", à l'origine d'une récente pétition signée à ce jour par 102 médecins qui demandent "que la santé des patients soit reconnue comme une priorité dans les décisions relatives à la pollution de l'air". La pétition dressait le constat des conséquences de la pollution sur la santé et appelait à réagir : "Au delà de nos éventuelles divergences sur les réponses à apporter, ce qui doit nous rassembler, c’est notre responsabilité commune de porter le diagnostic et de défendre ainsi nos patients," expliquaient les animateurs du collectif, emmené par le Dr Thomas Bourdrel, radiologue alsacien. Dans un communiqué, le collectif pris "acte des mesures proposées par l'eurométropole". Notant une "importante demande de la part de citoyens", le collectif a choisi d'ouvrir au public sa pétition qui était jusqu'alors limitée au corps médical.
Selon l'agence de surveillance de la qualité de l'air Aspa, la plaine d'Alsace subit un grand nombre de pics de pollution due aux particules et à l'ozone du fait de sa position géographique et de son climat continental. A Strasbourg, le seuil d'information pour la pollution aux particules a ainsi été dépassé à 25 reprises depuis début janvier, alors que les normes européennes limitent le nombre de dépassements à 35 sur toute une année.
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