Les nombreuses communications qui leur étaient dédiées lors du congrès de l’EASD en témoignent : après avoir été pendant longtemps négligées, les hypoglycémies du diabète de type 2 suscitent de plus en plus d’intérêt. L’étude Hypo15 présentée à Stockholm confirme la fréquence du phénomène. Ce travail reprend à peu de chose près le protocole de l’étude conduite il y a quelques années par l’équipe du Pr Serge Halimi (CHU J-Fourier, Grenoble) en Isère.
En traquant les hospitalisations, les recours aux Urgences et les interventions des pompiers, ces auteurs avaient mis en évidence une proportion importante d’hypoglycémies sévères (HS) avec environ un diabétique de type 2 sur cent concerné tous les ans. Les deux tiers de ces HS étaient observés sous insuline, l’autre tiers sous insulinosécréteurs (dont 92 % sous sulfonylurées ou répaglinide), pour un total annuel de HS compris entre 20 000 et 30 000 sur tout le territoire. Hypo15 conclut elle aussi à l’incidence élevée des HS dans les deux types de diabète, sous insulinothérapie (92,4 %), mais aussi sous sulfamides (51,9 %) et sous glinides (38 %); avec ou sans insuline. Au final, ce serait plus de 16 000 HS annuelles, pour un coût moyen de 2 476 euros par HS.
Moins de visites aux Urgences
Une autre étude basée sur les données de la CNAMTS vient de montrer qu’en France les hospitalisations et les visites aux Urgences pour cause de HS étaient considérablement moins fréquentes chez les patients sous inhibiteurs de la DPP4 par rapport aux insulinosécrétagogues (sulfonylurées et glinide) avec un rapport de 1,4 contre 7,5 pour 100 patients/ années. « Ces données en vie réelle doivent être considérées dans l'évaluation bénéfice /risque des molécules prescrites, relève le Pr Serge Halimi qui co-signe cette étude. Et doivent inciter à mettre en balance les coûts liés aux HS comparé à ceux – moindres – générés par les molécules incrétines et gliptines. »
Toujours dans le type 2, un essai a montré que les HS sous sulfonylurées étaient directement liées à la présence de comorbidités, vasculaires ou respiratoires chroniques. Un autre travail a identifié les hypoglycémies sévères comme un risque, fort et indépendant, d’hospitalisations et de décès suite à l’initialisation de l’insuline basale. Près de 10 % des 31 000 diabétiques de l’étude ont expérimenté un épisode ou plus d’hypoglycémies sévères dans l’année qui suivait son instauration. Une période délicate qui nécessite une grande vigilance de la part des soignants.
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