« Ni l’infection ni la vaccination Covid-19 durant le premier trimestre de grossesse n’ont été associées à des anomalies congénitales », écrivent les auteurs d’une étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ) qui concluent à un risque non augmenté après une infection Covid (Odds Ratio [OR] = 0,96) ou après une vaccination (OR = 1,03).
Même s’ils « ne peuvent exclure la possibilité que d'autres facteurs non mesurés, tels que le risque génétique sous-jacent et les conditions préexistantes chez les femmes, aient pu influencer leurs résultats », les auteurs restent « confiants » dans leurs conclusions, qui renforcent la recommandation de vacciner les femmes enceintes.
Des données rassurantes supplémentaires alors que les risques de l’infection Covid lors de la grossesse sont bien décrits : les femmes enceintes ont quatre fois plus de risque d’être admises en soins intensifs, le risque de naissance prématurée est plus de deux fois plus élevé et celui de mort fœtale in utero trois fois plus important, comme le rappelle le ministère de la Santé.
Les données proviennent de la cohorte Nordic, constituée des registres suédois, danois et norvégiens, totalisant 343 066 enfants nés vivants d’une grossesse unique entre le 1er mars 2020 et le 14 février 2022. La prévalence d’anomalies congénitales majeures était estimée à 5,16 % chez l’ensemble des nourrissons et à 4,2 % pour deux ou plus anomalies d’après les données d’au moins 9 mois de suivi postnatal et d’informations provenant des dossiers médicaux nationaux et des registres de vaccination.
Les auteurs ont inclus les anomalies congénitales du cœur, des systèmes nerveux et respiratoire, des yeux, des oreilles, du visage et du cou, des fentes orofaciales, génitales, gastro-intestinales, de la paroi abdominale, du rein et du tractus urinaire, et des membres. La comparaison a pris en compte les facteurs maternels potentiellement influents (âge, niveau d’éducation, pays de naissance, indice de masse corporelle, maladies chroniques, tabagisme).
Une cohorte avec 3 % d’infection Covid et 19 % de femmes vaccinées
Concernant l’analyse de l’exposition à une infection prénatale au cours du 1er trimestre, les auteurs ont inclus les 343 066 nourrissons de la cohorte parmi lesquels 3 % ont été exposés durant le premier trimestre à une infection par le Sars-CoV-2. Les mères infectées avaient un niveau d’éducation et des revenus plus bas, et étaient plus susceptibles d’être originaires d’Afrique ou du Moyen-Orient. Les OR s’étendaient de 0,84 pour les anomalies des yeux jusqu’à 1,12 pour les fentes orofaciales.
Pour l’analyse de la vaccination Covid-19, les auteurs ont inclus 152 261 nourrissons parmi lesquels 19 % ont été exposés à la vaccination maternelle (77 % des mères ont reçu le vaccin de Pfizer-BioNTech et 23 % celui de Moderna). Les mères vaccinées avaient un niveau d’éducation et des revenus plus hauts, étaient plus susceptibles d’avoir une maladie chronique et d’être en surpoids ou obèses. Les OR s’étendaient de 0,84 pour les anomalies du système nerveux jusqu’à 1,69 pour les défauts de la paroi abdominale.
Concernant les cas de morts fœtales et d’interruption de grossesse après 12 semaines de gestation, les chercheurs ont retrouvé 1 227 grossesses (en plus des naissances vivantes étudiées), dont 64 présentaient une anomalie congénitale majeure. Les résultats sont similaires à l’analyse principale avec un OR de 0,98 pour les infections et de 1,07 pour la vaccination.
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