Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) vient de rendre son avis de recommandation pour que l'encéphalite à tiques devienne désormais à déclaration obligatoire (DO). L'objectif est de mieux connaître cette affection qui reste rare mais qui peut être grave. Conscient qu'elle reste sous-déclarée, de nombreux arguments indiqueraient que son incidence tendrait à augmenter.
Une affection qui s'étend en Europe
L'encéphalite à tiques (ou TBE – Tick-borne encephalitis) est une arbovirose causée par le virus TBE (TBEV), appartenant à la famille des Flaviviridae. En France, le premier cas a été décrit en 1968. On trouve surtout ce virus TBEV au nord de l’Asie et en Europe, avec des foyers qui tendent à s'étendre comme en Allemagne et en Suisse. L’augmentation est également jugée importante en Suède. Les Pays-Bas et le Royaume-Uni présentent la particularité d’avoir enregistré des premiers cas humains, respectivement en 2016 et en 2019. En France, pays encore à faible incidence, on a identifié surtout des cas dans l'Est, et en particulier en Alsace, mais aussi en Auvergne Rhône-Alpes.
Quand elle est symptomatique, l’infection se traduit par de la fièvre, un tableau pseudo-grippal voire des signes neurologiques. Le HCSP rappelle que « les infections à TBEV peuvent être graves avec des risques de séquelles et une létalité non nulle (quoique faible) ».
La tique est de loin le premier mode de contamination
Le virus est principalement transmis à l'homme par son vecteur, la tique du genre Ixodes. L'autre mode de contamination (1 % des cas) se fait pas voie alimentaire (produits laitiers à base de lait cru). « L’homme n’est qu’un hôte accidentel et une impasse pour l’agent infectieux », explique le HCSP. Les mammifères constituent le réservoir (rongeurs, hérissons, renards, sangliers) des virus. Des oiseaux, les moutons, les chiens... participent à la transmission du virus par les tiques.
Par ailleurs, l'avis de DO des cas d'encéphalite à tiques sur notre territoire, s'appuie sur des arguments tels que : l’augmentation de la population des tiques du genre Ixodes depuis plusieurs années ; les modifications climatiques pouvant favoriser l’augmentation des populations de rongeurs, réservoir majeur de cette zoonose ; les modifications des écosystèmes forestiers favorables aux tiques et aux rongeurs, etc.
Il y a quelques semaines : un foyer de 26 personnes dans l'Ain
Cet avis faisant suite à une saisine de la Direction générale de la santé (DGS) d'octobre 2019, a de fortes chances d'être appliqué. D'autant plus qu'en avril-mai un foyer d'encéphalites à tiques a été identifié dans l'Ain (26 personnes concernées), avec une transmission d'ordre alimentaire (par du lait de chèvre cru), pour la première fois en France.
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