La e-cigarette doit elle être considérée comme un médicament ? La question agite régulièrement les autorités et les scientifiques de nombreux pays. Et si en France, les instances officielles n’ont pas tranché dans ce sens pour le moment, d’autres pays pourraient sauter le pas.
Toute cigarette électronique contenant de la nicotine est un médicament, et en tant que tel ne peut être vendue sans autorisation de l'Agence nationale du médicament a ainsi estimé hier la justice administrative en Suède. « Que les produits ne soient pas exclusivement utilisés à des fins médicales (...) ne permet pas qu'ils échappent à la définition de médicament », a considéré la Cour d'appel administrative de Stockholm alors qu’une entreprise du sud de la Suède poursuivait l'autorité sanitaire devant la justice dans l'espoir de faire annuler l'interdiction de la vente de cigarettes électroniques contenant de la nicotine.
La e-cigarette reste donc pour le moment interdite dans le pays. « Aujourd'hui, aucune cigarette électronique n'a été autorisée et ne peut être légalement être vendue », a expliqué un porte-parole de l'Agence nationale du médicament, Martin Burman, qui s'est dit satisfait par le jugement. En revanche, « il est tout à fait possible que nous autorisions des cigarettes électroniques dans une optique de santé publique ».
La réglementation concernant la cigarette électronique évolue rapidement et varie beaucoup en fonction des pays européens, allant de ceux qui ne lui imposent aucune restriction comme le Portugal à ceux qui l'interdisent comme la Suisse.
L’Académie de Médecine pour l’émergence d’une e-cigarette « médicament »
En France, la e-cigarette n'est pas considérée comme un médicament mais l’idée fait son chemin comme en témoigne la récente prise de position de l’Académie de Médecine. Pour les sages de la rue Bonaparte : « bien qu’encore partielles, les études indiquent que si la cigarette électronique doit être surveillée et réglementée, elle est aussi une opportunité nouvelle car son développement est accompagné d’une baisse notable du tabagisme en France ». Dans ce contexte, l’académie recommande à la fois de « réglementer la fabrication et la distribution de l’e-cigarette (et produits apparentés) afin d’en assurer la sureté et la fiabilité ; de maintenir et d’assurer l’application de l’interdiction de vente aux mineurs et de son usage en public partout où il est interdit de fumer du tabac et d’en interdire toute publicité et promotion, sauf dans son utilisation comme méthode d’arrêt si celle-ci est reconnue ». Mais aussi, « de ne pas dissuader les fumeurs qui l’utilisent et de favoriser l’émergence d’une e-cigarette « médicament » pour des produits revendiquant un effet bénéfique pour la santé et mis à la disposition des fumeurs qui désirent évoluer vers l’abstinence par le circuit pharmaceutique ».
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