La néphroprotection intrinsèque aux analogues de GLP-1 clarifiée

Par
Publié le 29/10/2024
Article réservé aux abonnés

Une étude américaine démontre l’effet néphroprotecteur du gène GLP1R lorsqu’il est surexprimé. Cela vient éclairer les conclusions de plusieurs essais cliniques qui constatent que les agonistes des récepteurs de GLP-1 sont eux aussi néphroprotecteurs.

Crédit photo : Shutterstock/SIPA

Deux essais cliniques suggèrent un effet néphroprotecteur du sémaglutide, un agoniste des récepteurs de GLP-1 (arGLP-1), chez les patients avec un diabète de type 2 avec une maladie rénale chronique (Flow) mais aussi chez les patients en surpoids ou obèses non diabétiques (Select).

Des scientifiques américains ont souhaité savoir si la néphroprotection des arGLP-1 provenait seulement de la perte de poids et du contrôle glycémique ou si elle relevait de propriétés inhérentes au traitement. Pour ce faire, ils ont analysé l’activité du gène GLP1R, pour lequel il a déjà été démontré que des altérations de son expression cellulaire influent sur l’adiposité et le contrôle glycémique de manière similaire aux arGLP-1.

La progression d’une maladie rénale ralentie

La cohorte rétrospective a suivi plus de 353 000 vétérans de 66 ans en médiane ; un quart était diabétique et 45 % étaient obèses. Parmi l’ensemble des patients, 4,6 % d’entre eux ont vu leur maladie rénale progresser (pronostic composite d’insuffisance rénale terminale ou de déclin de 40 % de l’eGFR).

Les résultats, présentés dans le Jama network open, démontrent qu’une expression du gène GLP1R plus importante était systématiquement associée à une réduction de la progression d’une maladie rénale après ajustement à l’indice de masse corporelle et au statut diabétique. Ainsi, les patients exprimant plus fortement le gène avaient moins de risque d’arriver au pronostic composite (hazard ratio ajusté aHR = 0,96).

L’effet néphroprotecteur des variants fréquents du gène GLP1R est relativement faible comparé à celui des arGLP-1 mais, à une échelle populationnelle, son influence sur le pronostic des patients est bien tangible. La néphroprotection n’est pas indirecte et constitue une propriété inhérente de ces médicaments. Ainsi, l’étude semble indiquer un bénéfice à plus large échelle en population générale (et non seulement chez les patients diabétiques et obèses) . Des travaux complémentaires restent nécessaires sur de plus amples cohortes pour s’assurer d’un effet significatif dans différents sous-groupes de patients.


Source : lequotidiendumedecin.fr