De l'aveu même d'un article du BEH-Santé Publique France publé ce jour, l'incidence des infections à hantavirus est sous-estimée. Car les cas dénombrés sont très souvent des patients hospitalisés et donc victimes d'infections sévères. "Étant donné leur coût, non pris en charge par l'Assurance maladie, les examens biologiques sont très peu demandés pour des patients non hospitalisés", précisent les auteurs de cet article.
100 cas par an dans le quart nord-est. Et ailleurs ?
Au total, une centaine de cas sont donc officiellement identifiés chaque année, essentiellement dans le quart nord-est du territoire. Les auteurs de l'article écrivent : "l'absence de détection de cas en dehors du nord-est de la France reste une énigme." Et d'ajouter : "Il existe un biais dans l'origine géographique des demandes d'examens : en effet, plus de 80% des demandes proviennent de la zone d'endémie. La maladie resterait alors méconnue ou son diagnostic de laboratoire ne serait pas évoqué en dehors de cette zone, car elle est réputée pour ne pas y sévir".
Une surveillance qui remonte à trente ans
La surveillance des infections par les hantavirus est effectuée depuis environ trente ans en France. La situation analysée entre 2012 et 2016 était proche de celle rapportée pour les périodes précédentes.
Parmi les cas détectés d'infection à hantavirus, la majorité sont des personnes actives, et les 3/4 sont des hommes (âge médian 39,5 ans). Dans ce dernier recensement de 2012-2016, onze sont mineurs. Les autres professionnels à risque sont les personnes travaillant dans des zones forestières, ayant des activités domestiques dans des locaux où peuvent séjourner des rongeurs, etc. Le pic saisonnier classique est la fin du printemps.
Deux types de pathologies
Les hantavirus (virus ARN simple brin) peuvent être naturellement hébergés chez des rongeurs, musaraignes, chauves-souris et taupes. Certains de ces virus peuvent passer de l'animal à l'homme via l'inhalation d'excreta ou de sécrétions contaminées de rongeurs porteurs du virus.
Quatre types d'hantavirus sont présents en Europe : le virus Puumala (PUUV), le virus Seoul (SEOV), le virus Dobrava-Belgrade (DOBV) et le virus Tula (TULV). Ils peuvent engendrer une fièvre hémorragique avec un syndrome rénal plus ou moins sévère. Les infections à virus Puumala sont les plus répandues en France, elles peuvent être parfois, mais rarement, très graves. Le traitement est avant tout symptomatique. "La prévention de l'infection consiste essentiellement à limiter les contacts avec les rongeurs, leurs sécrétions et excrétions, ou à contrôler les populations de rongeurs".
L'autre pathologie engendrée par ces virus est le syndrome cardiopulmonaire sévère le plus souvent lié à des virus d'origine américaine.
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce