Comme on pouvait s’y attendre, les plus grands flops de l’année 2020 d’ordre médical sont liés à la pandémie Covid-19, d’après nos lecteurs. Avec en tête, pour plus de la moitié (50,2 %) de ceux ayant répondu à notre enquête : « le cafouillage scientifico-médiatique autour de l’hydroxychloroquine dans le Covid-19 ». Un cafouillage qui a été largement alimenté par la personnalité singulière du Pr Didier Raoult qui s'est comporté tel un Don Quichotte, en chevalier scientifique errant, n’hésitant pas à braver les autorités publiques, médicales et politiques jusqu’au Parlement (lors d’auditions). Certaines maladresses au sommet de l’État ont aussi sans doute attisé les braises, comme la visite très médiatisée et contestée d’Emmanuel Macron à l’IHU Méditerranée Infection de Marseille, le 9 avril. Enfin dans ce cafouillage, certains médias ont aussi joué un grand rôle, notamment ceux qui ont priorisé l'audimat par des talk-shows de café du commerce.
Au fil des résultats décevants des études conduites avec ce médicament souvent associé à l’azithromycine dans le traitement du Covid-19, quel que soit son stade, sociétés savantes et autorités sanitaires ont recalé cette molécule dans cette indication. Face au brouhaha médiatique, la parole scientifique n’a guère été entendue. « Cependant, je ne suis pas certain qu’en intervenant de façon plus insistante, au risque d’alimenter la polémique, nous aurions été plus productifs et persuasifs, confiait Dominique Martin dans un entretien accordé au Généraliste fin novembre, juste avant de quitter la direction de l’agence du médicament. Aujourd’hui, d’une certaine manière, l’hydroxychloroquine a quitté l’univers du médicament pour aller vers celui du débat d’opinions. L’ANSM n’est pas une agence d’opinions, mais bien l’agence du médicament ! »
28,1 % des lecteurs ayant répondu à l’enquête estiment que le plus grand problème d’ordre médical de l’année, aussi lié à la pandémie du Covid-19 et ses conséquences, sont « les retards de soins observés pour les affections chroniques à la suite des confinements ». Des retards qui ont été forcément constatés par beaucoup en consultation de médecine générale ! Tout comme la pénurie de vaccins anti-grippe, mal vécue par 13,1 % des lecteurs.
LES RÉSULTATS :
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