Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) a rendu public dimanche son rapport final sur l'accident de la Germanwings il y a un an. Le BEA recommande que l'AESA (l'Agence européenne de sécurité aérienne) "exige que, lorsqu’un certificat médical de classe 1 est délivré à un candidat ayant des antécédents de troubles psychologiques/psychiatriques de quelque nature que ce soit, les conditions de suivi de son aptitude à voler soient définies.
Le BEA recommande aussi que "l'AESA veille à ce que les exploitants européens incluent dans leurs systèmes de gestion des mesures destinées à atténuer les risques socio-économiques pour leur pilotes liés à une perte de licence pour raisons médicales". Le directeur du BEA, Rémy Jouty, a cité des assurances pour la perte de licence. Et il propose que "l'AESA définisse les modalités selon lesquelles les règlements européens permettraient aux pilotes d'être déclarés aptes à voler tout en prenant des médicaments antidépresseurs sous surveillance médicale."
Enfin, le BEA se prononce en faveur de la rupture du secret médical en cas de troubles psychologiques d'un pilote. "Des règles plus claires doivent être exigées pour savoir quand il est nécessaire de rompre le secret médical", a déclaré Arnaud Desjardins, expert chargé de l'enquête sur cet accident. "Plusieurs médecins privés avaient l'information (indiquant qu'Andreas Lubitz, le copilote qui a précipité la chute de l'appareil, ndlr) était malade" et "cette information n'est pas parvenue aux autorités aéronautiques ni à l'employeur Germanwings", a-t-il ajouté lors de la présentation à la presse du rapport final sur l'accident, au Bourget.
Le principal syndicat français de pilotes, le SNPL, s'est montré dubitatif sur cette suggestion, évoquant des effets pervers la levée du secret médical. La levée du secret médical n'est "pas une très bonne chose", à ses yeux. "Cela aura plus d’inconvénients que d'avantages et au final ça ne servira pas à grand chose", a expliqué Yves Deshayes, président du SNPL.
Selon lui, si les pilotes savaient que le secret médical entourant leur santé est susceptible d'être rompu, "au pire ils n'iraient plus se soigner ou bien se soigneraient sans déclarer qu'ils sont pilotes", ce qui pourrait entraîner des risques plus grands, notamment en cas de prescriptions non compatibles avec le pilotage d'un avion.
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