Un article paru dans Hypertension affirme l’efficacité, la sécurité et la supériorité du sel de potassium par rapport à l’adoption d’un régime alimentaire riche en potassium. Alors que « l’excès de sodium et un apport insuffisant en potassium dans l’alimentation sont deux facteurs de risque bien connus d’hypertension artérielle », les auteurs invitent les sociétés savantes à revoir leurs recommandations quant à l’usage de ce substitut de sel dans le traitement de la pathologie cardiovasculaire.
Forts d’une littérature riche, les auteurs plaident dans leur revue en faveur du sel de potassium plutôt que d’un simple changement de régime alimentaire (augmentation de l’apport en fruits et légumes, notamment ceux riches en potassium) dont l’observance serait moins bonne. Ils se sont interrogés sur la place de ces substituts de sel dans les recommandations au niveau mondial et ont effectué une revue de la littérature des recommandations de 46 organisations (32 pour la cardiologie et 14 pour la néphrologie) concernant la place du sel de potassium dans la prise en charge de l’hypertension.
L’augmentation des apports en potassium est en effet reconnue comme efficace pour diminuer la tension. Mais seules les recommandations chinoises et européennes émettent un avis sur le sel de potassium. Les auteurs précisent, d’après les données de littérature, qu’un sel de potassium à 75 % de chloride de sodium et 25 % de chloride de potassium pourrait être bénéfique.
Bientôt des recommandations françaises
Les recommandations européennes émises par la European Society of Hypertension évaluent à IA le niveau de preuve pour le sel de potassium et à IB pour le changement de régime, mais émettent une préférence pour l’apport via l’alimentation en raison de son bénéfice global sur la santé cardiaque, même si elles rapportent des résultats similaires entre les deux modes de supplémentation dans la littérature.
En France, il n’existe pas actuellement de recommandations sur l’hypertension. Par ailleurs, l’Anses avait publié en 2020 une lettre après l’alerte d’un médecin concernant le sel de potassium, actuellement en vente libre, et le risque d’hyperkaliémie dans la population nécessitant un régime hyposodé. L’Agence avait alors conclu : « les populations présentant l’une ou l’autre de ces situations à risque […], du fait de leur état de santé, devraient faire l’objet d’un suivi médical rigoureux et régulier. Si tel n’est pas le cas ou si les individus ignorent leur situation pathologique, le risque de survenue d’hyperkaliémie est augmenté ». À la suite de la publication de cette revue, la Société française d’hypertension artérielle devrait se réunir pour émettre son avis sur l’utilisation du substitut de sel.
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