À pandémie exceptionnelle, pratique médicale exceptionnelle ! Depuis plus d’un an, les professionnels de santé déclinent une partie de leur activité en fonction du SARS-CoV-2. Fait inédit dans leur pratique : ils s’accordent quotidiennement aux nouvelles réalités médicales, informations scientifiques et contraintes organisationnelles.
Blanc un jour, noir le lendemain… Le médecin doit jongler avec tous ces paramètres et se débrouiller avec son patient dans un colloque particulièrement singulier ! Sa tâche s’avère d’autant plus complexe que les données scientifiques et dispositions politiques s’entremêlent parfois de façon peu lisible. Un des derniers exemples remonte au 11 avril, quand Olivier Véran annonçait que la durée entre les deux doses des vaccins à ARN serait désormais de 6 semaines, au lieu de 3 ou 4. Un revirement qui a surpris plus d’un praticien puisqu’en janvier, le ministre de la Santé et Alain Fischer écartèrent ce calendrier vaccinal qui avait pourtant obtenu l’aval des agences de santé, dont la HAS.
Mais faut-il encore s’étonner de ces changements et rebondissements, tant ils sont nombreux depuis 12 mois ? Les exemples ne manquent pas, comme les indications de la vaccination AstraZeneca, réservée aux moins de 65 ans début février, puis aux plus de 55 ans un mois plus tard, suite à la découverte d’accidents hématologiques. Comme les avis sur les durées de quarantaine pour les cas contacts et les personnes infectées, qui ne cessent de changer et de se complexifier (jusqu’à n’y plus rien comprendre pour certains cas !), et qui fluctuent au fil de nos connaissances et de l’émergence de nouveaux variants.
Mais face à cette situation inédite, un dernier fait mérite d’être souligné : l’agacement des praticiens, pourtant déjà important, gagne en ampleur contre les dispositions inapplicables en vie réelle. Et contre les directives inadaptées à l’exercice de la médecine de ville.
Dr Nicolas Evrard, rédacteur en chef
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