C’est une victoire pour la gauche et les mouvements féministes et une défaite pour les pro life qui avaient encore manifesté dimanche à Madrid. Reconnaissant ne pas être parvenu à aplanir la polémique qui avait surgi, jusqu'au sein de son parti conservateur, à l'annonce de son projet de loi sur l'avortement, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a finalement reculé mardi et retiré sa réforme très restrictive du droit à l’IVG. "Nous allons continuer à étudier les voies qui permettront à la réforme d'être mieux acceptée mais pour l'instant, j'estime avoir pris la décision la plus sensée", a déclaré Mariano Rajoy.
Ce projet adopté en Conseil des ministres il y a neuf mois n'autorisait l'avortement qu'en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou après un viol, mais excluait les cas de malformation du foetus comme motif valable. Un retour en arrière d’importance sur la loi actuelle, votée sous le gouvernement socialiste en 2010 et qui permet aux femmes d’avorter jusqu'à 14 semaines de grossesse. Finalement, le gouvernement conservateur ne retouchera que l'un des points les plus polémiques du texte, celui qui permettait aux mineures d'avorter sans autorisation de leurs parents. "Pour l'instant nous pouvons modifier la loi pour que ces jeunes de 16 ou 17 ans ne puissent pas le faire sans l'accord de leurs parents", a indiqué Mariano Rajoy.
Inspirateur du projet, le ministre de la Justice Alberto Ruiz Gallardon affirmait encore récemment que la loi serait adoptée avant la fin de l'été... Il a aussitôt annoncé sa démission : "La décision que j'ai prise n'est pas seulement d'abandonner le ministère de la Justice, mais aussi d'abandonner la politique au bout de 30 ans", a déclaré le ministre à la presse, reconnaissant qu'il n'avait "pas été capable" de porter jusque devant le Parlement le texte controversé qui porte son nom.
L'adoption du projet le 20 décembre 2013 avait suscité des réactions jusqu'hors des frontières du pays, les socialistes français ayant été parmi les plus virulents. La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo avait déclaré en juillet son opposition à toute "régression" du droit à l'avortement, la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine dénonçant une loi qui "renverrait les femmes à l'âge de pierre".
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