Où en sont vos recherches sur le pancréas artificiel ?
Pr Eric Renard. Le principe est de relier une pompe à insuline classique, comme en utilisent déjà 30 000 diabétiques en France, à un capteur de glucose (aiguille souple insérée sous la peau) mesurant un centimètre, via une application sur un smartphone qui calcule les besoins d’insuline en fonction de la glycémie mesurée. La relation entre les trois éléments du dispositif que nous utilisons se fait sans aucun fil. Les éléments sont reliés par bluetooth. L’expérimentation a commencé le 16 juin. Il va être testé de façon randomisée chez 12 patients à Montpellier, 12 à Amsterdam (Pays-Bas) et 12 à Padoue (Italie). Chaque patient va utiliser le pancréas artificiel pendant deux mois puis la pompe classique pendant le même laps de temps, cela pour montrer le bénéfice du pancréas artificiel par rapport au traitement standard. Les résultats devraient être disponibles pour la fin de l’année.
Qu’en est-il du pancréas bio-artificiel ?
Pr E.R. Il ne sera pas expérimenté avant un an et demi. Il s’agit d’ilôts de cellules de Langerhans que l’on place dans une poche sous la peau et qui délivrent de l’insuline en fonction de la glycémie. Il y a encore des étapes de recherche à mener en laboratoire chez l’animal de manière à vérifier la viabilité des ilots de Langerhans encapsulés dans cette poche car au sein de cet environnement le taux d’oxygène est réduit. Les expérimentations chez la souris ont commencé. Il faudra ensuite passer au singe, puis à l’homme, sans doute vers le début de l’année 2016. Des essais ont cependant déjà été fait en Israël et aux états- Unis chez l’homme avec des micro-encapsulations d’îlots (petits paquets d’îlots séparés), mais cela fragilise les cellules dont la survie n’était pas bonne.
Le pancréas artificiel a t-il été expérimenté ailleurs ?
Pr E.R. Jusqu’ici le pancréas artificiel n’a été expérimenté que sur des périodes très courtes (cinq jours à Boston, un mois à Cambridge) avec de bons résultats sur la glycémie diurne et nocturne. Mais le dispositif de Cambridge est plus encombrant (logiciel sur une tablette au lieu d’un smartphone chez nous). Le notre est assez pratique. à Boston, le dispositif est un peu différent puisqu’il comprend en plus une pompe à glucagon devant agir lorsque les calculs anticipent une hypoglycémie.
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