Dans la dysfonction érectile, une stratégie qui vise à guérir la dysfonction érectile est apparue. Elle consiste en une prise quotidienne (ou un jour sur deux) de tadalafil le soir, pendant un mois, suivie d’une période de sevrage progressif sur un ou deux mois. « L’objectif est double : améliorer le cœur pénien (avec oxygénation des corps érectiles, surtout à l’occasion des érections nocturnes), et apporter de la réassurance liée notamment à la réapparition des érections tant spontanées que relationnelles », explique Le Dr Pierre Bondil (urologue, centre hospitalier de Chambéry) lors des 6es Assises de sexologie et de santé sexuelle (11-14 avril, Perpignan). « Cela fait déjà un moment que nous prescrivons ainsi le tadalafil, ce qui permet en effet d’améliorer les érections matinales mais aussi d’éviter la prise à la demande qui est souvent mal vécue par les couples », indique Marie-Helène Colson (médecin sexologue, Marseille), qui a présidé le Comité scientifique des 6es Assises de sexologie.
Des bémols sur la guérison
Mais « si la méthode est efficace pour la moitié de ses patients, il faut mettre beaucoup de bémols quant au concept de guérison», tempère le Dr Béatrice Cuzin (urologue, Lyon): « le pourcentage de rechute est très élevé dans les diverses études publiées». La stratégie pourrait plutôt rompre un cercle vicieux. « Il faut distinguer deux choses dans les problèmes d’érection : la cause (hypoandrogénie, troubles urinaire du bas appareil, diabète mal équilibré, médicament, problème de couple), et les conséquences anxieuses qui en découlent. Ces dernières finissent par ancrer la difficulté sexuelle, même lorsque sa cause a été réglée » explique Marie-Hélène Colson. Et c’est dans ce cadre que la prise d’un comprimé par jour est bénéfique, car elle permet d’amoindrir les perturbations anxieuses.
Nous sommes donc encore loin d’une véritable guérison de la dysfonction érectile. D’autres pistes sont explorées en ce sens : « des thérapies géniques (injection de facteurs neurotrophiques notamment) ou cellulaires (cellules souches mésenchymateuses multipotentes médullaires ou adipeuses) ou encore mécaniques (ondes de choc à basse fréquence favorisant l’angiogenèse) », rapporte Pierre Bondil. Mais la recherche n’en est qu’à ses balbutiements.
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