Huit mois après le début de la première épidémie de chikungunya aux Antilles, 135.425 personnes ont été touchées par le virus selon la Cellule interrégionale d'épidémiologie (CIRE) de l'Institut de Veille sanitaire (InVS) qui recense 31 décès liés au "chik" dans les collectivités et départements français. Dans la partie française de Saint-Martin, premier foyer détecté mi-décembre, "la circulation virale reste stable et modérée au cours des dernières semaines", selon la CIRE, avec 3.860 cas recensés et trois décès enregistrés. A Saint-Barthélemy, avec 860 cas, "la circulation virale est en baisse depuis trois semaines", relève-t-elle. En Martinique, "l'épidémie se poursuit mais la tendance à la baisse s'est confirmée au cours des deux dernières semaines", affirme la CIRE; 55.920 cas et 19 décès y ont été recensés. En Guadeloupe et dans ses îles proches, "la diminution de la circulation virale observée depuis début juillet se confirme", affirme l'InVS, qui y a enregistré 73.120 personnes touchées et neuf décès.
En revanche, en Guyane, "la circulation du virus continue sa progression, de nouveaux foyers été identifiés". Pour le moment, 1.665 cas ont été recensés dans ce département de 230.000 habitants. "Notre situation n'est pas du tout comparable à celle des Antilles. Il n'y a pas de propagation généralisée", a néanmoins assuré à l'AFP Christian Meurin, directeur général de l'ARS de Guyane. Le premier cas autochtone date de mi-février, "puis cela s'est accéléré à partir de mi-juin passant de 600 cas à 1.200 fin juillet", selon ce responsable, selon lequel Cayenne concentre 55% des cas.
En Guyane, parmi d’autres mesures de prévention, un arrêté interministériel permet depuis début août l'utilisation dérogatoire et pour 6 mois d'un insecticide, le malathion, qui n'a pas d'autorisation pour la lutte antivectorielle en europe, mais est utilisé au Canada et aux Etats-unis. Selon Christian Meurin, l'insecticide habituel, la deltaméthrine, n'est plus efficace partout en raison d'une résistance développée par les moustiques à force d'être utilisé dans la lutte contre la dengue.
Dans ce contexte, des équipes de chercheurs travaillent à un vaccin. L'institut Pasteur a un projet avancé de vaccin combiné rougeole-chikungunya et des Américains du National Institute of Health en ont testé un prometteur pour la première fois chez l'homme. Les premiers résultats ont été publiés vendredi dans The Lancet. Selon l'étude, il s'agit d'un vaccin à pseudo-particules virales (VLP) qui a été testé sur 25 volontaires sains dans le cadre d'un essai clinique de phase 1 destiné à tester l'innocuité du produit. Les volontaires ont reçu trois injections. Le vaccin a été globalement bien toléré et les volontaires ont pour la plupart développé une réponse immunitaire dès la première injection. Après la seconde injection, tous avaient développé des niveaux importants d'anticorps. "Onze mois après la vaccination les niveaux d'anticorps étaient comparables à ceux observés chez des personnes ayant récupéré après une infection par le chikungunya, ce qui semble indiquer que le vaccin VLP pourrait assurer une protection à long terme contre le virus", a déclaré le Dr Julie Ledgerwood du National Institute of Health américain.
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation
Manger du poisson ralentit la progression de la sclérose en plaques